L'armée malienne a annoncé, le 18 novembre 2023, avoir découvert un charnier à Kidal dans le Nord-Ouest du pays. Cette révélation intervient quelques jours seulement après la reprise en main de la ville de Kidal. Cette découverte macabre, précise le communiqué, a été faite le 16 novembre, par les Forces armées du Mali et leurs supplétifs russes. Sans surprise, les autorités maliennes ont vite fait de pointer un doigt accusateur sur les rebelles qui ont régné en maîtres absolus sur la ville pendant plus d'une décennie.
Les organisations des droits de l'Homme, de leur côté, observent avec prudence, en attendant d'avoir des éléments précis pour se prononcer. Mais déjà, des interrogations demeurent. Y a-t-il eu vraiment un charnier ? Qui l'a perpétré ? A quelles fins ? Quelle est l'identité des victimes ? Que ce massacre qui suscite l'émoi, soit commis par les rebelles, cela ne devrait étonner outre mesure, quand on sait les exactions qu'ils ont commises dans cette région quand ils en avaient encore le contrôle. Des exécutions d'individus ne partageant pas la même vision, étaient légion. Du reste, qui dit que ce n'est pas un dernier pogrom qui s'apparenterait à une vengeance avant de quitter la ville de Kidal ? Mais, il faut aussi être prudent. Car, la manipulation est une arme très puissante, couramment utilisée en période de guerre.
Pour sa crédibilité, Bamako gagnerait à faire la lumière sur cette affaire
En effet, on se rappelle par exemple qu'en avril 2022, les autorités de Bamako avaient porté pareilles accusations contre l'armée française, après qu'elle avait quitté le camp de Gossi. L'info s'était révélée fausse ; une grotesque mise en scène orchestrée par le groupe russe Wagner et les FAMa. Qui dit que Bamako n'a pas été à la manoeuvre en ce qui concerne ce dernier charnier ?En tout cas, les identités des infortunés, pour l'heure, n'étant pas connues, seule une enquête libre et indépendante lèvera tout doute.
L'armée malienne a promis de traduire les coupables en justice. Mais vu le contexte actuel, la lumière jaillira-t-elle dans cette affaire ? Rien n'est moins sûr, d'autant que les massacres de Gossi en avril 2022, et de Moura en mars de la même année, n'ont toujours pas livré leurs secrets. De toute évidence, c'est en conquérante que l'armée malienne est rentrée dans la ville de Kidal. Sa victoire d'étape sur les rebelles, a été accueillie avec ferveur. Pour donc sa crédibilité, Bamako gagnerait à faire la lumière sur cette affaire. .Dans tous les cas, c'est un charnier dont la découverte suscite de nombreuses interrogations. Vivement donc que les enquêtes annoncées, aboutissent afin que les responsabilités soient situées !