Congo-Brazzaville: Ile Mbamou - Les enseignants déplorent un système éducatif moribond

Deux mois après la rentrée des classes, la députée de la circonscription électorale unique de l'Ile Mbamou, Ester Ahissou Gayama, a réuni le 19 novembre à Brazzaville les directeurs des écoles et le personnel enseignant de cette entité administrative pour faire l'état des lieux d'un secteur qui bat de l'aile.

Une vingtaine d'enseignants et quelques directeurs d'écoles venus de Lissanga, chef-lieu du district, Moutou ya ngombé, Loubassa, Kitengué et de bien d'autres villages ont répondu à l'appel de l'élue du peuple. Ensemble, ils ont passé au peigne fin le système éducatif dans leur district afin de trouver des solutions idoines.

Il en est ressorti que le système éducatif dans le district de l'Ile Mbamou, pourtant rattaché à la commune de Brazzaville, connaît de sérieux problèmes. Les enseignants ont témoigné de ce que le collège construit à Lissanga ainsi que les écoles primaires disséminées à travers l'Ile fonctionnent au ralenti. Dans ces établissements publics, on note un déficit criant en personnel enseignant.

Les quelques enseignants qui tiennent les classes sont en majorité des enseignants communautaires qui n'ont ni primes ni encouragement. « Nous sortons d'une réunion avec les directeurs des écoles et le personnel enseignant de l'Ile Mbamou pour faire le point de l'année scolaire qui vient de commencer. L'objectif était de recueillir auprès d'eux tous les éléments d'appréciation sur le système éducatif au sein de notre district, notamment les difficultés qu'ils rencontrent dans l'exercice de leur profession », a souligné la députée Ester Ahissou Gayama.

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Nonobstant le manque d'enseignants, les éducateurs de l'Ile Mbamou ont évoqué aussi l'absence d'infrastructures scolaires dignes sur l'Ile. Dans tous les villages du district, les élèves prennent des cours dans des conditions qui laissent à désirer, le plus souvent à même le sol. « Nombreux d'entre nous ici travaillent bénévolement depuis 19 ans, 17 ans ou 15 ans sans être intégrés à la Fonction publique.

Pire encore, lorsqu'il y a recrutement, nous sommes toujours mis à l'écart au profit des gens qui ne sont ni enseignants ni natifs de l'Ile. Une discrimination qui nous pousse à nous interroger si nous étions Congolais comme les autres », a confié un enseignant qui fait le bénévolat depuis 2006 et qui anime tout le cycle seul depuis la rentrée.

Consciente de ce que l'éducation est au centre de tout, l'élue de l'Ile Mbamou s'est engagée à les aider de temps à autre afin de leur permettre de survivre, en attendant que leur processus d'intégration à la fonction publique soit relancé. Un comité de suivi a été mis en place à cet effet destiné à accélérer les démarches liées à leur recrutement. « Comme partout dans le pays, le système éducatif de l'Ile Mbamou connaît de sérieux problèmes, bien que le district soit rattaché à Brazzaville. Nous leur avons rassuré que le gouvernement va apporter toutes les solutions au plus vite dans notre district », a souligné Ester Ahissou Gayama.

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