Congo-Kinshasa: Appel au dialogue avant les élections du 20 décembre , RDC - Eric Kamba qualifie la démarche de l'opposition de «fuite en avant»

A quelques jours des élections en RDC, toutes les parties prenantes engagées dans ce processus sont à l'affut. Tous les partis et regroupements politiques membres de l'Union Sacrée galvanisent leurs troupes à ce propos. En revanche, l'opposition, de son côté, lève l'option d'un dialogue, en lieu et place de se préparer pour des élections proprement dites. Eric Kamba, analyste politique, fustige cette démarche de l'opposition qui appelle au dialogue. Selon lui, cette demande ne fait que renforcer la thèse de la contestation, alors que la CENI confirme la tenue de ce scrutin combiné pour le mercredi 20 décembre prochain.

Depuis le début du processus électoral, l'opposition dans sa mosaïque ne cesse de poser des préalables. Parmi lesquelles, le nettoyage du fichier. Démarche soutenue par la CENCO et l'ECC. Eric Kamba considère ceci comme une manoeuvre dilatoire qui plante le décor d'une éventuelle vague de contestation au lendemain de la publication des résultats issus des élections que la CENI s'apprête à organiser.

«Ces opposants avaient commencé par faire appel à l'abstention, refus de s'enrôler sur les listes électorales aux fins de ne pas participer au scrutin. Certains d'entre eux auraient souhaité que la CENI et la Cour Constitutionnelle puissent invalider leurs candidatures, afin de créer le chaos au pays. Toute honte bue, aujourd'hui, qu'ils ont été tous validés, faisant d'eux, candidats à l'élection présidentielle, ils font maintenant appel à un dialogue avant le scrutin.

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S'ils n'obtiennent pas le dialogue, ils ne s'arrêteront pas là. Toutes les indications montrent qu'ils se préparent déjà à ne pas accepter le résultat de l'élection présidentielle du 20 décembre 2023. Ils sont dans la logique de se plaindre d'un système électoral truqué à leurs dépens sans toutefois apporter la moindre preuve à leurs accusations. Toutefois, le fait de s'être fait valider par la CENI et par la Cour Constitutionnelle doit avoir éliminé naturellement leur argument majeur selon lequel la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et la Cour Constitutionnelle seraient favorables au parti au pouvoir.

Tout futur effort pour contester les résultats du scrutin ne serait qu'un acte de mauvaise foi de leur part. Ils peuvent maintenant arrêter des stratégies et battre campagne au lieu de passer le temps à se plaindre sur l'intégrité de l'élection, à la fiabilité des préparatifs électoraux et à se préparer pour la contestation des résultats du scrutin le moment venu.», A dit, Eric Kamba, analyste politique qui reste cependant sceptique quant à la perspective d'une candidature commune de l'opposition.

A l'en croire, le Chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, selon les intentions de vote, se trouve être en pole position pour s'adjuger un second mandat. Ceci, parce qu'il a étendu son offre politique aux cadors de la sphère politique congolaise en initiant l'Union Sacrée de la Nation.

«Alors que le président Félix Tshisekedi présente aussi quelques faiblesses avec le problème de la sécurité et la guerre à l'est du pays, il est néanmoins en bonne position pour être réélu. Il semble prendre de l'avance par rapport à l'opposition dans les intentions de vote, à en croire l'opinion publique de ce pays. Non, seulement pour les présidentielles mais aussi les élections législatives qui auront lieu en même temps.

Ceci pour le contrôle de la chambre des représentants nationaux et provinciaux. Il a réussi à renforcer sa position en élargissant sa coalition à plusieurs personnalités politiques majeures de ce pays. Par sa façon de faire, le Président Tshisekedi est en train de donner un cours de maitre en stratégie politique et des institutions à ses opposants qui avaient commencé par refuser de participer au scrutin sous des prétextes, en espérant saboter le processus.»

Dans ses analyses, Eric Kamba pense que Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession a fait montre d'une volonté manifeste de chercher à avoir les élections inclusives, pacifiques et apaisées. Cependant que l'opposition cherche un cadre pour obtenir un dialogue par tous les moyens pour attirer l'attention de la communauté internationale en vue d'un soutien de leur part.

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