Denis Mukwege, candidat à la présidentielle du 20 décembre prochain, a présenté, le weekend dernier, son programme de campagne dénommé « Plan de Paix », son offre politique dont l'objectif ultime est de mettre fin à la guerre, à la faim et aux vices. Sa motivation est de faire taire définitivement les armes pour pacifier la République Démocratique du Congo, et surtout, sa partie Est.
Etant conscient des facteurs endogènes et exogènes de l'instabilité de la RDC, ce candidat déclare que la paix ne sera possible qu'en intégrant la dimension sous régionale. Au regard de ces observations, son premier acte, une fois qu'il serait élu président de la République, Denis Mukwege promet d'ouvrir le chantier de la réforme méthodique du secteur de sécurité en RDC. Secteur qu'il considère de vital et de fer lance de la reconstruction nationale, mais surtout, d'obtenir des forces de sécurité républicaines, apolitiques, professionnelles, opérationnelles, respectueuses du droit international humanitaire et des droits humains. Et, garantissant durablement la sécurisation et la pacification du pays.
Comme deuxième acte, Denis Mukwege compte faire la saisine du Conseil de sécurité des Nations Unies, pour exiger l'adoption d'une résolution conformément à la charte des Nations Unies. Cette résolution devra dans le cas échéant, consister à mettre à la disposition de la RDC une nouvelle mission internationale d'imposition de la paix.
Ce nouveau système de défense et de sécurité du territoire national aura cinq urgences qui visent notamment, à procéder à un état des lieux général de l'armée, la police et les services de renseignement en faisant un recensement des unités et un inventaire exhaustif des armes et munitions. Comme première étape pour évaluer les besoins en ressources humaines et en outils de combat. Avec comme axes prioritaires d'actions : améliorer la gestion des stocks d'armes ; mettre en place un système de traçabilité des munitions et des armes mises à la disposition des soldats.
Pour atteindre ces objectifs, l'amélioration de condition de service notamment, le salaire du soldat et policier se présente comme un impératif dans ce programme, dans l'optique d'instaurer un retour à un système salarial à contenu du pouvoir d'achat et la restauration d'une pyramide de grades conformes aux missions et l'efficacité des armées et de la police. Ceci, pour booster ces derniers de venir à bout des différents malaises qui empêchent la performance professionnelle et le comportement éthique dans l'armée et dans la police. Ce programme dans son ensemble prévoit une vaste campagne de recrutement dans tous les territoires pour former une armée républicaine de jeunes. Un recrutement se fera sur base de la vocation du sacrifice suprême de la vie pour la défendre de l'intégrité du territoire national.
Ce projet se veut aussi refondateur, tient en compte l'aspect alimentaire. Denis Mukwege émet un voeu de décréter «Trois ans d'état d'urgence agroalimentaire», avec comme objectif, de jeter en l'espace de trois ans, les bases solides de l'autosuffisance alimentaire. Et ce, par la réinsertion des démobilisés dans la société en vue de prévenir les récidives. Dans cette perspective, un bataillon agricole composé notamment, d'une campagne maraichère et vivrière, d'une compagnie sylvicultrice. Ces structures d'appui aux villages agricoles dont la mission sera d'optimiser le savoir agrologique pour rendre efficace le travail productif des bataillons agricoles. Ces brigades justement assureront les formations et le service d'incubateurs agroalimentaires, tout en servant de support logistique aux bataillons agricoles.
Le « Plan de Paix » est constitué des douze piliers. Ceci, pour concrétiser le bien-vivre ensemble de congolais. Il s'agit en gros, de la sécurité sanitaire, sociale, économique, juridique et judiciaire ainsi que la sécurité des biens et des personnes. Des sécurités énergétiques, culturelles, environnementales, et autres.