La cyber-résilience constitue une étape clé dans le processus de réalisation de la souveraineté digitale et de numérisation des modèles économiques, ont affirmé, samedi à Tanger, les participants à un panel tenu dans le cadre du Forum international MEDays.
Ainsi, Cyril Svoboda, ancien vice-premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères de la République tchèque, a relevé que le monde assiste depuis plusieurs années à une automatisation de plusieurs activités économiques, ce qui pousse les Etats à renforcer leurs systèmes informatiques contre les cybercrimes et conformément aux exigences de la confidentialité.
"Il faut surtout protéger l'infrastructure stratégique des Etats face aux menaces digitales et aux risques d'infiltration des données stratégiques, en vue de protéger le caractère démocratique de l'Etat", a-t-il dit lors de ce panel, intitulé "Cybersécurité et menaces hybrides : La ligne de front numérique de la bataille mondiale", appelant au renforcement des efforts de lutte contre les cyberattaques via les coopérations internationales.
Pour sa part, rapporte la MAP, le général Saïfoulaye Sow, chef du Cadre interministériel de coordination des opérations de lutte anti-terroriste (Cico), de la République du Sénégal, a noté que les infrastructures vitales sont aujourd'hui extrêmement liées à l'informatique, faisant remarquer que les attaques peuvent paralyser les activités des entreprises pendant des heures, engendrant une cessation des services.
"Les cyberattaques touchent souvent les secteurs cruciaux tels que la santé, la distribution de l'eau et de l'électricité créant une situation d'insécurité dans les pays", a-t-il précisé.
Les mesures préventives comprennent, selon lui, l'anticipation des menaces, la mise en place de stratégies de gestion et d'évaluation des risques de cybersécurité, et la sensibilisation des populations aux propagandes émises par les cybercriminels.
Il a également mis l'accent sur la nécessité de développer des stratégies de résilience des systèmes informatiques des Etats, et de renforcer la coopération contre les cyberterrorismes.
De son côté, Hoda A. Alkhzaimi, professeure assistante de recherche à l'université de New York à Abu Dhabi et directrice du centre de cybersécurité de l'université, a estimé que les grandes économies sont les plus ciblées par les cyberattaques, ajoutant que le coût de ces attaques est de plus en plus élevé dans le monde entier, tandis que l'élaboration des infrastructures de cybersécurité peut prendre des années.
Ces menaces ciblent les transports, les chaînes de valeur du gaz et du pétrole, ainsi que les infrastructures critiques, a-t-elle averti, appelant à construire une gouvernance informatique solide afin de limiter les impacts de ces menaces.
Elle a ainsi exhorté les laboratoires de recherche à contribuer à la création de systèmes de protection de données, expliquant que la souveraineté digitale nécessite des systèmes de sécurisation forts et une infrastructure digitale résistante.
A cet égard, le fondateur de Catalyst Campaigns, Scott Alan Goodstein, a fait remarquer que la lutte contre les cyberattaques est un pilier de la lutte contre le terrorisme. Un processus qui commence, a-t-il dit, par la sécurisation des outils numériques de toute personne, y compris les enfants.
Il a ainsi mis en avant les enjeux de la cybersécurité à l'ère du télétravail, en vue de protéger les entreprises et les organisations contre les cyberattaques, ajoutant que les gouvernements devraient protéger non seulement les systèmes de l'Etat, mais également la population pour faire face, de manière efficace et inclusive, aux attaques digitales.