Je ne sais pas pour vous, mais moi je suis complètement désemparé. J'ai déjà parlé de ce problème à plusieurs personnes dans mon entourage, mais j'ai l'impression que personne ne veut s'en émouvoir. Je suis complètement désabusé quant à l'état de nos routes, complètement désenchanté même, et pourtant j'ai le sentiment que la situation ne fait qu'évoluer de pire en pire...
En fait, les routes de Douala sont une catastrophe ! Un véritable calvaire. Je me demande comment nos autorités font souvent pour circuler elles-mêmes dans la ville ; puisque je suppose que notre super-maire, ainsi que nos maires d'arrondissements et leurs nombreux adjoints, possèdent des véhicules. Et je suppose également qu'ils roulent aussi comme tout le monde sur les routes dégradées de Douala.
Le problème ce sont les nids-de-poule. Avec la saison de pluies qui a débuté depuis le mois de juin, ces nids-là sont devenus des nids d'éléphants. Il n'est pas donc exclu de voir, tous les cinq cent ou bien huit cent mètres, un gros trou apparaître devant les roues de votre véhicule. Parfois ces trous sont juxtaposés les uns à côté des autres, de manière que vous devez être un excellent chauffeur, si vous voulez pouvoir les traverser sans trop de difficultés.
À moto encore, ça peut passer. Mais tous ceux qui conduisent une voiture à Douala vous diront tous la même chose, c'est que c'est IMPOSSIBLE de circuler dans cette ville ! Il n'y a même pas de voies de contournement. Quel que soit votre trajet (en dehors de Bonanjo et peut-être Bonapriso), vous aurez des cratères sur votre chemin. On dirait que la capitale économique sort à peine d'un conflit nucléaire, tellement les routes sont parsemées de crevasses, de trous géants, de fosses, de dénivelés, comme si des missiles surpuissants venaient d'être déversés dans notre belle mégalopole.
Il y a même des chemins où c'est complètement impossible de traverser, et vous êtes donc obligés de circuler en sens inverse. Il y a des endroits qui sont devenus des piscines olympiques en pleine chaussée, tellement le goudron s'est désagrégé et a formé un grand lac en plein milieu de la chaussée.
Conséquences : amortisseurs foutus, bras de direction désarticulés, biellettes complètement désorganisées, bref, c'est toute votre suspension qui est à refaire.
Les routes de Douala sont à l'image des routes nationales camerounaises, qui sont plus accidentogènes qu'autre chose. Elles sont mal faites, mal entretenues et surutilisées. On les a confiées à des responsables qui profitent de ces marchés publics pour se refaire une santé financière, et au final nous n'avons que des routes qui sont bricolées et rafistolées. Elles se détériorent en quelques mois seulement d'utilisation, et en saison de pluie elles s'émiettent davantage comme si c'étaient de simples mélanges de sable.
Parfois dans les rues intérieures, on nous a fait construire des routes en pavés. Mais quand vous roulez dessus, vous avez l'impression de circuler sur un champ de mines. Le sol n'est pas uniforme, ces pavés ont souvent été mal agencés, et il suffit que l'un d'eux saute pour que ses voisins d'assemblage sautent également, et bienvenue les dégâts sur la circulation.
Bref, on veut les routes ici à Douala. C'est dommage de constater que même devant la mairie de la commune de Douala 5ème, il y a des trous géants qui sont situés juste devant le portail de l'entrée du maire. Ce n'est pas la sorcellerie ça ?
Comment peut-on être l'un des pôles économiques de l'Afrique centrale, et avoir des routes aussi piteuses ? Comment peut-on traiter une population de presque trois millions d'âmes, comme si c'était un simple petit bétail animalier ? Pourquoi nos autorités font-elles semblant de ne pas constater ce problème si crucial, et pourtant nous payons nos impôts régulièrement et nous sommes systématiquement soumis à la TVA ? Hein ?
On veut les routes, on veut les routes, on veut les routes ! On veut enfin pouvoir avoir des routes normales ici à Douala...