Le trafic de faune constitue une menace constante pour la biodiversité et la sécurité nationale. Dans la cadre du «combat acharné» que mène les autorités sénégalaises contre ce phénomène, le samedi 18 novembre, «une nouvelle opération a abouti à l'arrestation, à Dakar, d'un présumé trafiquant d'ivoire d'éléphants». Il s'agit d'un Sénégalais trouvé en possession de deux défenses d'éléphant et de 90 bijoux de luxe en ivoire sculpté.
«L'opération, orchestrée par la Direction des Eaux et Forêts, en collaboration avec un important dispositif policier de trois Unités différentes et appuyé par le Projet Eagle Sénégal, a permis de mettre la main sur un trafiquant d'ivoire d'éléphant en flagrant délit de détention, mise en circulation et tentative de commercialisation de deux défenses d'éléphant et de 90 bijoux de luxe en ivoire sculpté. Cette initiative conjointe démontre une fois de plus l'engagement des autorités à lutter contre le trafic de faune sous toutes ses formes», informe un communiqué.
Et la source de préciser : «L'interpellé, de nationalité sénégalaise, a été appréhendé en possession de deux défenses d'éléphant de 15 kg chacune, un poids conséquent et rare en Afrique de l'Ouest. Une impressionnante quantité de bijoux de luxe en ivoire, 17 dents de léopards et autres animaux protégés ont aussi été saisies. Une perquisition effectuée au marché Soumbédioune, dans son magasin, a permis de découvrir des dizaines d'autres produits issus de l'éléphant et du lion, prêts à être écoulés dans le marché. Placé en garde à vue depuis samedi, il a été déféré au parquet du Tribunal de Dakar où il devra répondre de ses actes».
Selon la même source, «Cette arrestation de haut vol met en lumière le commerce illicite d'ivoire d'éléphant appelé aussi «Blood Ivory» pour ses liens reconnus avec des groupes terroristes très connus comme les Jenjaouids, la LRA, les Al Shabab (Al Qaida) qui financent en partie leurs actions sanglantes grâce aux revenus générés par la vente illégale d'ivoire d'éléphant».
Pour rappel, «un éléphant meurt toutes les 15 minutes sur le continent africain pour son ivoire. Un désastre pour la sauvegarde de l'espèce en Afrique. L'éléphant d'Afrique, qui fait partie des espèces intégralement protégées aux termes de l'article D36 du Code de la Chasse sénégalais, inscrit à l'annexe I de la CITES est classé en danger critique d'extinction sur la Liste rouge des espèces menacées de l'UICN. L'espèce fait face à des pressions constantes en raison de la demande mondiale pour ses défenses en ivoire. Bien que le Sénégal ne compte pas un grand nombre d'éléphants sur son territoire, leurs défenses sont souvent importées d'Afrique centrale ou du Gabon pour les besoins d'achat illégal de la communauté asiatique résidant au Sénégal».
D'ailleurs, «En réaffirmant la détermination du gouvernement sénégalais à combattre le trafic de faune, cette opération vient s'ajouter à une série d'actions fructueuses dans le pays. La collaboration entre la Direction des Eaux et Forêts, la Police ainsi que le soutien d'organisations telles qu'Eagle Sénégal, illustre la synergie des forces vives engagées dans la préservation de la biodiversité et le maintien de la sécurité nationale».
Mieux, «Cette réussite contribue non seulement à la protection des espèces menacées, mais également à la préservation du patrimoine faunique du Sénégal, renforçant ainsi la paix et la sécurité aux frontières du pays. La communauté internationale est appelée à rester vigilante et à soutenir ces efforts cruciaux pour assurer un avenir durable aux espèces animales en danger et garantir la paix des Etats», conclut le texte.