Au Burkina Faso, une nouvelle loi fait grincer des dents, car elle porte sur l'organisation des médias : les députés de l'Assemblée ont donné leur feu vert et c'est désormais le chef de l'État qui nommera le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), l'organe de contrôle de la presse. Les syndicats des journalistes s'alarment d'un recul démocratique.
Votée à l'unanimité par les députés de l'Assemblée législative de transition, cette nouvelle loi bouleverse le fonctionnement du CSC. Désormais, le chef de l'État nommera le président du Conseil, mais il aura également un regard sur son organisation et son fonctionnement.
Précédemment, le président du Conseil supérieur de la communication était élu par ses membres, issus des différents corps de l'État - notamment de l'Assemblée nationale, mais également des médias et des syndicats de la presse. Ceux-ci étaient présents lors du vote de la loi organique.
Le ministre de la Communication, Jean-Emmanuel Ouédraogo, a tenu à rassurer les journalistes. « Les journalistes n'ont pas à s'inquiéter, tant qu'ils travaillent dans le respect de la réglementation et que bien sûr, leur travail ne porte pas atteinte à la réputation des individus qui peuvent porter atteinte à la cohésion nationale et que leur travail n'est pas porteur de germes de crise. »
Autre article de cette nouvelle loi : toutes les publications de réseau sociaux, comme Facebook, TikTok, qui comptent 5 000 abonnés ou plus seront désormais soumises aux mêmes règles que les médias.
Les syndicats de la presse estiment que cette nouvelle loi est un recul démocratique et une remise en cause de la liberté d'expression.