Tchad: Référendum - Le camp du «non» dénonce l'implication personnelle du Premier ministre

La campagne référendaire au Tchad débute dans deux jours mais la mise en place par le Premier ministre d'un bureau de la Coalition pour un « oui » au référendum constitutionnel suscite les critiques des partisans du « non » comme Albert Pahimi Padacké.

Dans la perspective du référendum constitutionnel prévu le 17 décembre, le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, a mis en place hier mercredi un bureau de la Coalition pour un « oui » au référendum constitutionnel du 17 décembre, qu'il préside en personne et qui comprend une soixantaine de personnalités, notamment plusieurs ministres. Lundi, il avait reçu des partis politiques soutiens de la transition et regroupés au sein de « la coalition pour le oui ».

Les tenants du « non », qui roulent plutôt pour le fédéralisme, ont tout de suite dénoncé une violation du devoir de neutralité de la primature et l'utilisation des moyens de l'État pour la campagne du « oui ». Son prédécesseur à la primature, Albert Pahimi Padacké, estime qu'en prenant la tête de cette coalition, le Premier ministre vient de « décrédibiliser tout le processus référendaire ». Il l'explique au micro d'Esdras Ndikumana, de la rédaction Afrique.

« La charte de transition, rénovée par le dialogue national, dispose clairement que toute opération électorale relève de la compétence d'une structure nationale impartiale et indépendante. C'est en violation de cette disposition constitutionnelle, que le Premier ministre a mis en place une Conorec [Commission nationale chargée de l'organisation du référendum constitutionnel, NDLR] qui n'est ni indépendante, ni impartiale, présidée par son ministre de l'Administration du territoire au niveau national, et par les gouverneurs, les préfets et les sous-préfets au niveau local. C'est donc en droite ligne de cette violation de la loi fondamentale du pays que le Premier ministre se proclame directeur de campagne pour le 'oui' puisqu'il a conçu tout le mécanisme en faveur du 'oui'. Ce faisant, il achève et instille son entreprise de décrédibilisation du processus référendaire en cours. Vous voyez très bien quelles sont les chances pour les autres options... »

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Plusieurs responsables de la coalition pour le « oui » contactés par RFI n'ont pas donné suite à nos sollicitations.

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