Lors d'une prestation de musique hier 22 novembre à Yaoundé; le célèbre chansonnier camerounais est revenu sur un incident après sa participation à une émission live en 1980 à Radio Cameroun.
Centre culturel Ubuntu. Il est environ 20 heures, le 22 novembre 2023. Le promoteur du centre, Ruben Bînam, trouve des mots biens choisis pour annoncer Ottou Marcellin sur scène. Un micro fixé sur un trépied est placé au milieu de la scène. Le célèbre chansonnier, l'un des plus doués de sa génération, arrive avec sa guitare de couleur rouge écarlate. Comme à l'accoutumée, un arbore un teeshirt, couverte une chemise non boutonnée, un pantalon jeans et une paire de Tennis bleue nuit.
Le public est attentif. Des spectateurs commencent par chanter à voix basse certains de ses titres cultes. Mais la légende tient d'abord à raconter une histoire que des Camerounais n'ont jamais su. « Puisque nous sommes en famille, je vous relate une histoire qui a marqué ma carrière ». Au sortir d'une émission de live à Radio- Cameroun en 1980, il est pris dans un car de la police avec des policiers en civil. « Suivez-nous dans le véhicule. Nous allons vous apprendre à bien réfléchir ». Il déclare avoir répondu par l'affirmatif si c'est lui qui venait de chanter à la radio.
« Tout jeune, la vingtaineà peine, ils m'ont longtemps menacé et voulaient que je leur dise qui était caché derrière la chanson : un soldat tirera, tirera et leur vieille arme tombera ». Il dit que les policiers étaient persuadés qu'il n'est pas l'auteur de cette chanson. « Ils se disaient qu'à cet âge, je ne peux pas écrire une telle chanson, et que les vrais auteurs sont tapis dans l'ombre ». Après plusieurs tentatives, les policiers ont compris que c'était effectivement lui qui est l'auteur compositeur de ladite chanson. Un tonnerre d'applaudissements s'en est suivi dans l'arène du Centre culturel Ubuntu.
Ottou Marcellin est venu chanter pour soutenir l'artiste, Julienne Efoa, qui présentait par un showcase, son nouvel album intitulé « Man fam », dans lequel elle rend hommage à son fils décédé six ans après sa naissance et la collègue artiste, Corry Denguemo, l'une des fondatrice du Groupe Macase.