Le Président de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS), Migui Marame Ndiaye, a rappelé que la CJRS s'est fixée comme mission principale la formation continue et la formation initiale des professionnels des médias. Cette mission qui constitue, selon lui, le coeur de notre métier est fondamentale pour une presse de qualité, indispensable pour une démocratie qui se respecte.
«Nous sommes là pour parler d'une thématique importante : la couverture médiatique en période électorale, un exercice souvent délicat, parfois risqué, qui est en constante mutation. C'est pour cela que nous sommes avec le CNRA pour renforcer la capacité de nos membres, les professionnels des médias qui sont ici, à Diourbel, à Bambey mais aussi à Touba, Mbacké. Le but est d'avoir une bonne couverture médiatique de la présidentielle, prévue le 25 février 2024», a déclaré le président de la CJRS.
Et d'ajouter ; «j'ai essayé de mettre en avant 3 points à savoir la délicatesse de l'exercice mais également ses risques et ses mutations constantes. Délicatesse parce que nous sommes entre le marteau et l'enclume de la familiarité. Pendant plusieurs semaines, nous allons côtoyer les candidats, leurs collaborateurs et leurs militants, la cordialité le cousinage à plaisanterie sont autant d'éléments qui peuvent nous éloigner du professionnalisme que nous impose notre métier. Mais, nous devons rester dans les limites que nous imposent l'éthique et la déontologie qui encadrent notre métier. Nous devons être courtois et respectueux. Mais, quelle que soit la situation, nous devons donner la bonne information».
Migui Marame Ndiaye prévient : «La couverture de la présidentielle peut être risquée parce que certains des protagonistes voient des professionnels des médias comme des ennemis. Car la ligne éditoriale et les faits rapportés ne sont pas à leur goût. D'autres trouvent que les professionnels des médias sont des cibles faciles et vulnérables et s'attaquent à eux, sans raison valable. C'est pourquoi, depuis quelques années, la convention utilise ses propres moyens pour doter les journalistes de gilets de presse, pour qu'ils puissent être distingués au milieu des foules. Une initiative dans laquelle nous accompagnent certains de nos partenaires. C'est le lieu de remercier le CNRA qui a doté les jeunes reporters de 1000 gilets».
«A L'ERE DES NOUVEAUX MEDIAS, L'INFORMATION EST LIBERALISEE. CEPENDANT, NOUS GARDONS UN TRESOR : LA VERIFICATION DES FAITS»
S'adressant aux autorités et aux prétendants à la magistrature suprême, il dira : «Il faut que les candidats mettent les reporters dans de bonnes conditions pendant toute la durée de la campagne électorale. Il faut que l'Etat garantisse la sécurité des professionnels des médias qui sont souvent les cibles des Forces de sécurité et de défense. Ces dernières doivent savoir que nous sommes ensemble sur le terrain et que chacun doit faire son travail, dans les conditions prévues par les lois et règlements en vigueur, tout en respectant l'autre».
En ce qui concerne le dernier point relatif à la mutation constante qui entoure la couverture médiatique de la campagne électorale, il souligne qu'à «l'ère des nouveaux médias, l'information est libéralisée. Cependant, nous gardons un trésor : la vérification des faits. Nous sommes à l'ère de la libéralisation avec son lot de manipulations ; c'est pourquoi la convention avait initié le Bulletin des Reporters, pour assurer la vérification des faits lors des derniers événements qui ont eu lieu au Sénégal. Elle va reprendre la même formule, avec beaucoup plus de moyens humains et logistiques, pour procéder au "fact checking" de toutes les informations qui seront rapportées durant la présidentielle».