Congo-Brazzaville: Drame d'Ornano - Le gouvernement apporte des éléments d'appréciation

Interpellé par l'Assemblée nationale le 23 novembre à la suite du drame survenu à Ornano dans la nuit du lundi à mardi, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a indiqué que toutes les dispositions sécuritaires avaient été prises en dépit de la bousculade qui a occasionné la mort de trente et un jeunes et fait cent cinquante blessés dont cinq sont toujours en soins dans les hôpitaux de Brazzaville.

Auteur de la séance de questions d'actualité, le député de la première circonscription électorale de Gamboma, dans le département des Plateaux, Antoine Bienaimé Obam-Ondon, a demandé au gouvernement des éclaircissements sur la nature du drame, les dispositions prises en amant et les mesures annoncées pour accompagner les blessés et les familles endeuillées. Selon le chef du gouvernement, les opérations de recrutement ont débuté le 15 novembre au poste de commandement de la Zone de défense n°9, sous la coordination de son commandant. Le 18 novembre, le chef d'état-major général des Forces armées congolaises (FAC), coordonnateur du groupe d'anticipation stratégique de la force publique, avait tenu une réunion pour évaluer l'exécution de cette tâche dans toutes les zones de défense.

Si les différents rapports d'étape avaient souligné le bon déroulement des opérations dans les autres départements, Brazzaville nécessitait une attention particulière d'autant plus qu'on observait un nombre de candidats largement supérieur aux capacités d'accueil estimées. Ce qui se manifestait par des séquences de perturbations de la circulation sur le boulevard Denis-Sassou- N'Guesso. C'est ainsi que la décision avait été prise pour délocaliser le lieu de réception des dossiers vers un site offrant plus des capacités d'accueil, notamment au stade d'Ornano abritant la caserne du bataillon des sports des FAC.

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«Toutes les dispositions logistiques, sécuritaires et d'information pour aménager le site en vue d'accueillir les candidats au dépôt des dossiers à partir du lundi 20 novembre ont été prises. Dans la nuit du 19 novembre, aux environs de 23 heures, plusieurs candidats ont commencé à se regrouper aux alentours du stade d'Ornano. C'est ainsi que vers 4 heures, tenant compte de la foule et dans le souci d'éviter l'obstruction de la voie publique, le dispositif de permanence et de sécurité a fait entrer, à titre préventif, dans le site, les premiers qui étaient arriver depuis 23 heures pour les mettre dans la zone d'attente du gymnase », a expliqué le Premier ministre, précisant que les opérations d'enregistrement et d'accueil ont commencé à 8 h 30 pour prendre fin à 15 h30.

D'après lui, le nombre de dossiers à recevoir était de 700 et les candidats non retenus étaient invités à revenir le lendemain pour la poursuite de l'opération. Un message mal perçu par les jeunes dont certains ont préféré rester aux abords de la caserne et du quartier OCH. Le 20 novembre à 9h, a poursuivi le Premier ministre, le chef d'état-major général des FAC a fait un point de situation du niveau d'exécution des orientations du samedi 18 novembre et le déroulement de la journée du lundi.

« Le compte rendu de situation relevait la présence de près de 3000 jeunes amassés devant le site et que ce chiffre augmentait progressivement. Analysant cette situation, il avait été décédé de renforcer et de réarticuler le dispositif, de porter le nombre de candidats à recevoir par jour de 700 à 1200 et d'augmenter par conséquent le nombre de guichets ; envisager l'ouverture d'un second site d'enregistrement dans les prochains jours. Des actions de persuasion et de dissuasion pour susciter le retour à leur domicile ont été menées, mais les jeunes n'ont pas accepté », a-t-il déploré.

C'est aux environs de 23 h, a rappelé Anatole Collinet Makosso, que certains jeunes ont forcé le passage au portail principal et d'autres ont escaladé le mur, provoquant ainsi une bousculade. Ceci malgré le fait que le commandant de la Zone militaire de défense n°9 avait pris toutes les dispositions sécuritaires impliquant toutes les composantes de la force publique (gendarme, militaire, police) pour recevoir les dossiers de 7h 30 à 15h. « Au regard de cette organisation, aucune opération de réception de dossiers ne pouvait se réaliser la nuit. Les premières conclusions médicales indiquent que la mort est intervenue par étouffement, asphyxie et écrasement. Aucun coup de feu n'a été tiré par les éléments de la force publique », a-t-il conclu, annonçant la publication des conclusions des commissions d'enquêtes mises en place dès que possible.

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