L'ex-Premier ministre ivoirien Guillaume Soro en exil depuis quatre ans, « peut rentrer » dans son pays, mais c'est la justice qui décidera de l'application de ses condamnations en Côte d'Ivoire, a déclaré jeudi 23 novembre le porte-parole du gouvernement ivoirien.
« Guillaume Soro peut rentrer quand il veut, effectivement, le pays est ouvert », a affirmé Amadou Coulibaly à l'issue d'un Conseil des ministres.
L'application des peines auxquelles Guillaume Soro a été condamné sera « traitée par l'administration judiciaire de notre pays », a affirmé M. Coulibaly. « C'est elle qui décide » quand « elle exécute une décision qu'elle a elle-même librement prise », a-t-il indiqué.
« Tous ceux qui voulaient rentrer sont rentrés et on les voit dans le pays, animer même parfois des réunions politiques », a-t-il assuré, rappelant les « moyens » mis en place par le président Alassane Ouattara « pour que tous ceux qui s'étaient auto-exilés puissent rentrer ».
Ancien chef de la rébellion qui contrôlait la moitié nord de la Côte d'Ivoire dans les années 2000 puis Premier ministre et président de l'Assemblée nationale, Guillaume Soro a annoncé il y a près de deux semaines qu'il mettait fin à son exil et est revenu en Afrique.
Il avait quitté la Côte d'Ivoire en 2019, après s'être brouillé avec l'actuel président Alassane Ouattara.
Il avait été condamné en 2020 en son absence à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » en Côte d'Ivoire, puis à perpétuité un an plus tard pour « atteinte à la sûreté de l'État ».
Depuis son retour en Afrique, Guillaume Soro a rencontré le général Abdourahamane Tiani au Niger et le capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso, deux militaires arrivés au pouvoir par des coups d'État, respectivement en juillet dernier et en septembre 2022.