Afrique de l'Ouest: Tournée du général Tchiani - Pèlerinage du nouveau venu à Bamako et à Ouaga

Le général nigérien Abdourahamane Tiani et le capitaine Ibrahim Traoré
analyse

Dans le strict protocole militaire, les honneurs sont rendus au plus ancien dans le grade le plus élevé.

Mais il se trouve que le tombeur de Bazoum, général de son état, est le plus jeune dans l'exercice du pouvoir, devant les « anciens » que sont le colonel Assimi Goïta, au pouvoir depuis le 19 août 2020, et le capitaine Ibrahim Traoré, qui préside aux destinées des Burkinabè depuis le 30 septembre 2022.

Quoi de plus normal donc que le nouvel homme fort du Niger prenne l'initiative d'une petite visite chez ces derniers ? D'abord chez le «koro» Assimi qui est, quoi qu'on dise, devenu le mentor. Ainsi tout le monde va à Bamako comme en pèlerinage, IB ayant déjà prêté allégeance en y effectuant un séjour au lendemain de sa prise du pouvoir.

Ce sera la première sortie à l'étranger de Tchiani depuis qu'il tient les rênes du pouvoir. Et que ce soit au pays de Soundjata, et dans celui des Hommes intègres, c'est sans grande surprise. En effet, s'il n'y avait que deux destinations à choisir pour le nouvel homme fort du Niger, ce serait soit le Mali, soit le Burkina Faso. Hier, c'est au pas de charge que le président nigérien a effectué une tournée à Bamako et à Ouagadougou.

Le matin, c'était à l'aéroport international Modibo-Kéita de Bamako où il a été accueilli par le président malien himself. L'après-midi, ce fut à l'aéroport international de Ouagadougou. Dans l'un ou l'autre de ces pays, c'était une visite d'amitié et de travail, selon la vulgate officielle.

Une preuve, si besoin était encore, des relations fusionnelles entre ces trois pays qui ont d'ailleurs accouché de l'AES, l'Alliance des Etats du Sahel. Une solidarité donc dans la lutte contre le terrorisme enrobée de discours anti-impérialistes volontiers souverainistes. Il y aurait même déjà de hauts faits d'armes avec Kidal, revenue dans le giron malien grâce aux FAMa et à Wagner. Mais pas que... Le Burkina et le Niger auraient été de la partie.

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Pour tout dire, tout baigne entre les trois. Il s'agit d'un triangle qui se promet d'être vertueux. Pas étonnant, par conséquent, que Tchiani aille dire merci à ses deux prédécesseurs. Surtout qu'il y a autre chose qui leur sert de liant : Guillaume Soro, un colis encombrant pour tous les trois, mais qu'ils sont en train de bichonner, le trio ayant une sainte horreur d'Alassane Ouattara, le président ivoirien.

On ose seulement espérer qu'ils ne se laisseront pas embarquer par le trublion de Ferkessédougou, qui a toujours senti le soufre. Une escalade avec le pays d'Houphouët n'est pas souhaitable. Passe encore pour le Niger, qui ne partage pas de frontière avec ce pays, mais pas le Burkina et le Mali. Sans oublier leurs millions de ressortissants qui y résident.

A bon entendeur...

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