La première pierre de la construction de la raffinerie nationale d'or du Burkina Faso a été posée, hier 23 novembre 2023 à Ouagadougou, par le chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré. « La maison de l'or » qui sortira de terre dans quelques mois sera bâtie sur une superficie de 5 hectares et aura une capacité de production journalière de 400 kg soit 150 tonnes par an. C'est une marque de réduction de la dépendance du pays vis-à-vis de l'extérieur, une valeur ajoutée à la production d'or, une source de création d'emplois pour la jeunesse et une expertise nationale en matière de production, de transformation et de la commercialisation du métal jaune. Les premiers lingots d'or « made in Burkina », eux, sont attendus dans 11 mois.
Ce sera bientôt fini, les opérations d'affinage d'or réalisées hors du territoire national. Du côté est du palais de Kosyam, en effet, poussera dans quelques mois la première usine de raffinage d'or du Burkina Faso. Sur une aire de 5 hectares entièrement clôturée et sécurisée, vous verrez l'administration principale composée d'un marché de l'or, d'une quarantaine de bureaux, de la raffinerie proprement dite, d'un laboratoire pour analyser la teneur en or et d'un entrepôt de coffres-forts. La maquette présente, en sus, une bijouterie avec un espace d'exposition et de vente. Vous verrez aussi des équipements d'accompagnement dont un restaurant pour le personnel, une paillote, une salle de repos et une infirmerie. Deux magasins de stockage de minerais, un local pour le générateur et une station de traitement des eaux qui seront réutilisées pour l'entretien de l'espace végétal du site sont également prévus. Les toits des bâtiments, eux, seront munis de plaques photovoltaïques pour rendre le site autonome en matière d'énergie. Un espace va abriter une soixantaine de bureaux de la Société nationale des substances précieuses (SONASP), née des cendres de l'Agence nationale d'encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS). Ainsi, a brièvement décrit Henri Joël Moussiané, architecte du projet.
Ce projet de l'exécutif a pour partenaire MARENA Gold, une société de raffinerie dont le siège social est à Bamako, au Mali. Son promoteur, Ismaël Siby, a salué une initiative qui s'inscrit dans la nouvelle dynamique des plus hautes autorités de Faso à privilégier les solutions endogènes, « le faire par nous-mêmes et pour nous-mêmes ». « MARENA Gold, c'est une décennie dans l'affinage de l'or, une batterie d'expertise technique et un savoir-faire éprouvés et reconnus au niveau international. A travers cette coopération Sud-Sud et partenariat gagnant-gagnant, l'ensemble de ses capacités et compétences acquises au fil du temps seront mobilisées et mises au service de cette raffinerie », a affirmé Ismaël Siby. Il a remercié le ministère des Mines d'avoir aiguillonné le choix du gouvernement sur MARENA Gold. « La capacité totale d'affinage sera d'environ 150 tonnes l'an. L'or produit sera de qualité supérieure avec des lingots purs à 99,99%. Ce sera du 24 carats aux normes internationales.
Sur le plan socio-économique, les retombées attendues de ce projet sont indéniables. Il permettra la création de plus de 100 emplois directs et d'environ 5000 emplois indirects, sans oublier les impôts directs au profit du Trésor public », a-t-il indiqué.
Parlant de la contribution du secteur minier, le ministre de l'Energie, des Mines et des Carrières, Simon-Pierre Boussim, a précisé qu'au 31 décembre 2022, les recettes directes au budget de l'Etat sont passées de 430,916 milliards de francs CFA en 2021 à 540,984 milliards en 2022, soit une augmentation de 110,068 milliards. Des données qui interpellent les décideurs à des actions fortes pour mieux valoriser le secteur, ajoutera le porte-voix du chef de l'Etat. « Au slogan bien connu : produisons burkinabè et consommons burkinabè, nous devons désormais ajouter : transformons au Burkina Faso ce que nous produisons au Burkina Faso », a dit le ministre tout en engageant les Burkinabè à oeuvrer dans ce sens, de sorte à assurer l'indépendance de l'économie du pays et sa performance à répondre aux besoins de ses habitants. Les travaux de construction du présent projet, à l'écouter, devraient s'achever dans quelques mois et les premiers lingots affinés d'or sont attendus dans 11 mois.
Pour le chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, himself, après avoir posé la première pierre, c'est l'expression concrète d'une question de souveraineté qui vient de se traduire. « Depuis un certain temps, l'or est devenu le premier produit d'exportation mais nous n'avons pas le contrôle sur cet or, que ce soit la recherche ou la production. Aujourd'hui, nous avons décidé de mettre toute une chaîne en place et avec l'APEC, nous voulons exploiter l'or nous-mêmes. Il ne s'agira plus pour nous d'amener notre or à l'extérieur pour le raffiner. Nous saurons désormais la teneur de l'or brut qui sort et à travers la SONASP, nous invitons les orpailleurs locaux à ramener l'or vers l'intérieur pour que cette structure le rachète avant le raffinage sur place. Beaucoup d'or sort de manière frauduleuse, ce qui contribue d'ailleurs à alimenter le terrorisme », a déclaré le président IB qui était ovationné à tout rompre. Et d'ajouter qu'un autre projet se profile dans les jours à venir : une usine de traitement de déchets faisant une chaîne complète dans la valorisation de l'or.