Madagascar: Harcèlement et violence sexuelle - 70% des femmes journalistes en sont victimes

Une enquête réalisée auprès des femmes journalistes du Studio Sifaka et de ses 50 stations partenaires a indiqué que 70% d'entre elles ont subi, ne serait-ce qu'une fois, des violences sexistes. Madagascar participe à partir de demain à la campagne internationale 16 jours d'activisme pour lutter contre les Violences basées sur le genre.

Les femmes journalistes ne sont pas épargnées par le harcèlement et la violence sexuelle. Selon un sondage mené auprès des femmes journalistes du Studio Sifaka et ses 50 stations partenaires à travers le pays, il a été révélé qu'au moins 70% des femmes ont subi, au moins une fois, des violences sexistes dans le cadre de leur travail en tant que journaliste. D'après ce sondage, l'auteur de cette violence était un superviseur dans 59% des cas et un collègue dans 19% des cas.

L'essor de l'internet a également aggravé la montée des attaques en ligne contre des femmes journalistes. 39% des femmes enquêtées ont déclaré avoir été déjà menacées, harcelées ou attaquées au moins une fois sur les réseaux sociaux.

Cette situation a obligé certaines femmes journalistes à éviter d'écrire certains articles ou réaliser certains reportages ou à quitter la profession dont le pourcentage est estimé à 27% . Plus de 23% des femmes ont observé des répercussions négatives sur leur avancement professionnel, 18% ont envisagé de demander un transfert ou un changement de spécialité ou l'ont effectivement demandé (14%) .

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Cette situation risque de traduire un média moins diversifié et moins représentatif de la société d'après toujours cette enquête entrant dans le cadre du projet « MANDA » avec l'UNESCO mis en oeuvre par Sifaka.

Sensibilisations

Toujours dans la foulée, la campagne internationale « 16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre à l'égard des femmes et des filles » démarre demain et prend fin le 10 décembre. Le thème pour cette année porte sur «Tous unis ! Investir pour prévenir la violence à l'égard des femmes et des filles ».

Ces violences ont un impact important sur la santé mentale et physique des femmes et des filles tout en ayant des répercussions énormes sur leur vie ainsi que celle de leur communauté. Cette campagne des 16 jours d'activisme vise à encourager les citoyens à montrer à quel point ils ont à coeur de mettre fin à la violence à l'égard des femmes et des filles et à faire connaître les actions qu'ils mènent pour faire de ce monde , un monde sans violence envers les femmes.

Elle a également pour but d'inviter les parties prenantes à expliquer les investissements qui sont faits pour la prévention de la violence fondée sur le genre. C'est dans cette optique que les agences des Nations Unies (UNFPA, ILO, UNESCO) ont organisé un briefing avec la presse hier afin d'informer l'opinion sur l'importance des 16 jours d'activisme et de renforcer le plaidoyer pour la prévention de toutes les formes de violences à l'égard des femmes et des filles.

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