Il y a trois semaines, les paramilitaires du général Hemedti ont attaqué une base militaire dans la ville d'Ardamata, au Darfour occidental. Après en avoir chassé l'armée, ils se sont retournés contre les civils. Les témoins qui ont fui font état de centaines de civils tués, de viols, de torture. Des organisations de défense des droits de l'homme dénoncent ces crimes.
Amnesty International dénonce les violences à caractère ethnique au Darfour dans l'ouest du Soudan. Et l'organisation des avocats du Darfour (Darfur Bar Association) avance un bilan de plus de 1000 morts à Ardamata. Selon son président Salih Mahmoud, les Forces de Soutien Rapide (FSR) du général Hemedti sont allées de maison en maison, ciblant des personnes influentes, notamment de la communauté Masalit.
« Ils ont des listes de gens qu'ils veulent éliminer, des notables, des responsables de la communauté, enseignants, docteurs, avocats, tous ceux qui résistent sont considérés comme des ennemis des FSR, explique-t-il, joint au téléphone par Alexandra Brangeon de la rédaction Afrique.
Certains sont morts dans leur maison, qui ont été incendiées, d'autres ont été tués dans la rue. Mais les FSR ne veulent pas laisser de preuves et les ont enterrés dans des fosses communes.
Le bilan est élevé, plus de 1000 morts, mais personnes ne peut le dire avec certitude, car personne n'a accès à cette région, c'est très dangereux.
Ce massacre est la preuve qu'un nettoyage ethnique est en cours : ceux qui ont été ciblés en priorité sont les Masalit qui, historiquement, possèdent la terre. L'objectif de ce nettoyage ethnique est de saisir la terre et d'éradiquer leur propriétaire, notamment les Masalit.
Tout le monde sait ce qu'il se passe là-bas, l'Union africaine, l'Igad, l'Onu, le Conseil des droits de l'homme à Genève. Nous dénonçons ce génocide, mais malheureusement, il n'y pas de volonté politique, personne ne fait rien ! »