La société a entrepris un redressement fulgurant, depuis 2020, s'extirpant d'une spirale de difficultés qui la maintenait sous tension depuis 1998. Dotée d'une participation majoritaire de l'État, cette entreprise à vocation agricole a essuyé des pertes chroniques.
Oscillant entre 4,69 milliards et 5,58 milliards d'ariary entre 1998 et 2002, les pertes de SIRAMA ont plongé dans un déficit abyssal de 28 milliards d'ariary en 2018. Cette crise financière, annonciatrice de la dissolution potentielle de la société, a incité les dirigeants à entreprendre un vaste chantier de redressement et de restructuration.
Sous cette nouvelle impulsion, la valeur de son patrimoine a bondi, passant de 658 millions en 2018 à 230 milliards d'ariary en 2022, suite à l'évaluation de terrains et infrastructures jusque-là négligés sur ses états comptables. Les résultats, présentés par la direction générale, attestent de cette remarquable résurgence.
Du déficit de -28 milliards d'ariary en 2018, l'entreprise a atteint un bénéfice estimé à plus de 6 milliards d'ariary en 2022, et ambitionne d'améliorer encore ses performances pour cette année en cours.
Défis majeurs
Malgré des fermetures antérieures à Nosy-Be (en 2005) et à Brickaville (en 2007) après des campagnes de production, SIRAMA maintient des partenariats solides. Notamment avec la société chinoise Coplan à Namakia et Ambilobe, malgré une crise ponctuelle issue d'un incident lié à Siranala.
D'autres collaborations, comme celle avec Vidzar - avec la création de la SASM (Société agricole sucrière de Malgache) en 2014 - pour relancer des activités, n'ont cependant pas abouti jusqu'à aujourd'hui. Par ailleurs, les défis demeurent nombreux, notamment la sécurisation foncière face aux squattérisations persistantes à Nosy-Be, l'apurement des dettes et les cotisations en suspens du personnel...
But lucratif
Cependant, la direction générale a démontré des performances solides dans ces domaines. Outre l'assainissement administratif et comptable, la société a également procédé à la réhabilitation de ses infrastructures, notamment le siège à Isoraka Antananarivo, le bâtiment appelé Case de passage à Toamasina, transformée en Villa SIRAMA, ou encore le site au second port à Nosy-Be, où il n'y avait que des décombres, mais aujourd'hui reconstruit et bientôt mis en location.
En quête de diversification, SIRAMA envisage de tirer parti de ses vastes terrains à travers le pays. Le projet agricole à Nosy-Be, en partenariat avec la communauté locale, et les opportunités immobilières figurent parmi les prochaines étapes de cette transformation.
Après des années de turbulences, la SIRAMA, entreprise historiquement agricole créée en 1976, s'ouvre désormais à de nouvelles voies, révélant un potentiel prometteur pour son avenir et pour l'économie nationale.
En résumé, ce redressement témoigne d'une détermination à toute épreuve et d'une vision ambitieuse pour l'avenir, signant une renaissance majeure pour cette société emblématique de Madagascar.