TUNIS — « Les arts, savoir-faire et pratiques associés à la gravure sur métaux (or, argent et cuivre) » est un élément présenté dans un dossier arabe commun réunissant 10 pays dont la Tunisie candidats pour inscription en 2023 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
Ce dossier arabe réunit l'Algérie, l'Arabie saoudite, l'Égypte, l'Iraq, le Maroc, la Mauritanie, la Palestine, le Soudan, la Tunisie et le Yémen. Il est parmi 45 candidatures à la Liste représentative de l'Unesco qui seront examinés lors de la 18e session du Comité intergouvernemental sur le Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco qui se tiendra du 4 au 9 décembre 2023 à Kasane (République du Botswana), lit-on dans un communiqué de l'Unesco parvenu, ce mercredi 22 novembre, à l'agence TAP.
Dix États ont collaboré à l'élaboration du dossier multinational
L'élément (Les arts, savoir-faire et pratiques associés à la gravure sur métaux, - or, argent et cuivre), est répertorié dans les inventaires des États soumissionnaires respectifs. La participation de la communauté au processus de candidature a débuté en Iraq. L'idée d'une candidature multinationale a ensuite été proposée à la Conférence des ministres responsables des Affaires culturelles dans le monde arabe. Dix États ont finalement collaboré à l'élaboration du dossier multinational, et quatre réunions de coordination ont été organisées à cette fin.
Selon le site de l'Unesco, " la gravure sur métaux (or, argent et cuivre) est une pratique séculaire consistant à façonner des mots, des symboles ou des motifs géométriques, y compris des versets du Coran ou des prières, sur les surfaces d'objets décoratifs, utilitaires, religieux ou cérémoniels. La gravure peut être concave (en creux) ou convexe (en relief) ou mêler différents types de métaux, comme l'or et l'argent. Leur signification et leur fonction sociale et symbolique peuvent varier selon les communautés concernées."
"Les objets gravés (bijoux ou objets d'intérieur) sont souvent offerts en cadeaux traditionnels de mariage ou utilisés dans des rituels religieux ou dans la pratique médicale alternative. Certains types de métaux sont ainsi connus pour leurs propriétés curatives. La gravure sur métaux se transmet au sein des familles, par l'observation et la pratique, et dans des ateliers organisés dans des centres de formation, des organisations et des universités, entre autres. Des publications, des événements culturels et les réseaux sociaux contribuent à la transmission des connaissances et savoir-faire associés. Pratiquées par la communauté, indépendamment de l'âge et du genre, la gravure sur métaux et l'utilisation des objets gravés expriment l'identité géographique, culturelle et religieuse et le statut socioéconomique des communautés concernées. ».
Candidatures pour inscription de 55 nouveaux éléments portées par 72 Etats parties
Le Comité du patrimoine culturel immatériel examinera notamment les candidatures pour inscription de 55 nouveaux éléments, portées par 72 Etats parties. Cet événement sera marqué par la célébration des 20 ans de cette Convention de l'UNESCO qui a considérablement renforcé et étendu l'arsenal juridique mondial pour la protection de la culture.
Les 24 Etats membres du Comité - représentant les 181 Etats parties - examineront un total de 55 candidatures pour inscription sur les Listes de la Convention, dont 45 demandes d'inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, 6 demandes d'inscription sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente et 4 propositions de sélection au Registre des bonnes pratiques de sauvegarde.
Le Comité se prononcera également sur 2 demandes d'assistance financière internationale déposées par le Paraguay et le Zimbabwe, et examinera une série de rapports sur l'état des éléments précédemment inscrits.
Cette session du Comité sera marquée par la célébration du 20e anniversaire de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Elle sera l'occasion de revenir sur l'immense chemin parcouru depuis l'adoption de ce texte international en 2003 jusqu'à ce jour. Comptant 181 Etats Parties, ce cadre normatif international de l'UNESCO a connu un rythme de ratification exceptionnel en une décennie.
Cette Convention de l'UNESCO a en effet marqué un véritable tournant dans le droit culturel international, en étendant la notion de patrimoine - autrefois entendue comme des sites et monuments - au « patrimoine vivant », c'est-à-dire aux pratiques, connaissances et savoir-faire ancestraux des communautés, tout en cimentant sa place dans les politiques culturelles, éducatives et économiques d'un grand nombre d'Etats.
La Convention a aussi reconnu le rôle crucial des communautés locales et peuples autochtones pour la préservation et la transmission de ce patrimoine, et a aidé plusieurs Etats à mettre en place des lois, des politiques et des institutions spécialisées pour inventorier et protéger le patrimoine vivant.
Le patrimoine culturel immatériel comprend les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rituels et les événements festifs, les connaissances, les pratiques et compétences relatives à la nature, à l'univers et à l'artisanat.
La Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité reconnaît et promeut la diversité des pratiques culturelles et savoir-faire portés par les communautés. Elle compte à ce jour 567 éléments inscrits par 136 pays et 5 régions géographiques. L'inscription incite toutes les parties prenantes à mettre en oeuvre des actions de sauvegarde en lien étroit avec les pratiquants.
La Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente recense également les éléments du patrimoine vivant dont la pérennité est menacée et permet aux États parties à la Convention de mobiliser la coopération et l'assistance internationale nécessaire à leur sauvetage. Elle compte actuellement 76 éléments inscrits.
Le Registre des bonnes pratiques de sauvegarde valorise pour sa part 33 programmes, projets et activités qui reflètent le mieux les principes et les objectifs de la Convention.