Le ministre de l'Education nationale était hier, mercredi 22 novembre, à l'Assemblée nationale, pour le vote du budget de son département. Face aux députés, Cheikh Oumar Anne a apporté des réponses sur des questions liées au manque d'infrastructures et au déficit d'enseignants dans les écoles, au retard d'exécution des travaux des infrastructures scolaires.
Les députés ont fait le diagnostic de la situation de l'école sénégalaise hier, mercredi 22 novembre, lors du vote du budget du ministère de l'Education nationale. Entre déficit d'enseignants, manque d'infrastructures dans les écoles, gestion des «daaras» (écoles coraniques), ils ont interpellé le ministre de l'Education nationale sur plusieurs questions.
«C'est un budget qui est en train d'évoluer ; mais les problèmes demeurent. Si nous allons dans la région de Sédhiou, nous avons un déficit de 89 enseignants dans le moyen-secondaire. On a un déficit de 52 enseignants dans le primaire, dans le département de Sédhiou, 36 dans le département de Bounkiling, 73 dans le département de Goudomp, en français, et 18 en arabe. (...) Il faut qu'on accélère les travaux du lycée d'excellence. On est à 46% du taux d'abris provisoires dans l'élémentaire», a fait savoir le député Ayib Daffé.
Prenant la parole, le ministre de l'Education nationale, Cheikh Oumar Anne, est d'abord revenu sur les efforts consentis par le gouvernement dans le secteur éducatif. «En termes d'efforts, il n'y a pas dans le monde un pays qui fait autant que le Sénégal, dans le système éducatif», a déclaré Cheikh Oumar Anne.
LE «DÉFICIT ACTUEL EST DE 8800 ENSEIGNANTS»
Sur le déficit d'enseignants noté, Cheikh Oumar Anne a fait savoir que «plus de 50% des fonctionnaires sont des enseignants et 80% du budget du ministère de l'Education nationale (MEN) est affecté aux salaires des enseignants et qu'ils ne sont pas nombreux les pays capables de supporter cette masse salariale, comme l'a fait le Sénégal». Il a précisé que le «déficit actuel est de 8800 enseignants».
Sur cette question, le député Mamadou Lamine Thiam a proposé des solutions. «Il nous faut une solution patriotique, pour le déficit d'enseignants. Il faut un engagement volontariste», a-t-il suggéré. Il a aussi insisté sur les cantines scolaires, pour le «maintien des élèves à l'école».
Sur ce dernier point, Cheikh Oumar Anne a rétorqué que «Macky Sall est le «champion de l'alimentation scolaire».
VERS LA RÉGULARISATION DE 1035 DÉCISIONNAIRES ET LE RECRUTEMENT DE 509 MAITRES CORANIQUES
À propos des enseignants décisionnaires, le ministre de l'Education nationale dira que «la régularisation de 1035 décisionnaires, bien prise en compte dans le budget, pour un montant de 3540 milliards de FCFA». Non sans indiquer que «leur statut comporte certaines particularités liées à leur retraite. Pour rappel, cette question des enseignants décisionnaires fait partie des principales revendications des syndicats d'enseignants».
Selon Cheikh Oumar Anne, 35 mille salles de classe et 8 mille écoles ont été construites sous le régime du président de Macky Sall. En ce qui concerne la gestion des «daaras», le ministre de l'Education nationale n'a pas manqué de louer les efforts du président de la République. «Macky Sall a initié la Journée nationale des daaras (28 novembre) qui sera marquée par le Prix international du Chef de l'Etat. Il a décidé de l'allocation de 20% des fonds de dotation aux daaras. Il a demandé le recrutement de 509 maîtres coraniques», a indiqué Cheikh Oumar Anne. Non sans évoquer la subvention de 6 milliards FCFA.