Ile Maurice: Soupçonnant un acte criminel, sa famille réclame une contre-autopsie

24 Novembre 2023

Le 1er décembre, les représentants du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), du commissaire de police (CP) et du ministère de la Santé devront expliquer pourquoi un ordre réclamant une contre-autopsie du corps du pêcheur Jean-Hugues Cursley Duval, ne doit pas être émis par le tribunal de Port-Louis.

En effet, par le biais d'un affidavit rédigé par l'avoué Kaviraj Bokhoree, Jean Eric Jérôme Duval a sollicité ce tribunal le jeudi 23 novembre. Le plaignant explique que son frère Jean-Hugues Cursley Duval était pêcheur de profession et travaillait pour la compagnie Raphael Fishing. «Ladite compagnie avait l'habitude d'envoyer mon frère à St-Brandon à bord d'un bateau de pêche, en compagnie d'autres pêcheurs et le 21 août dernier, il est parti en mer pour la même mission.» Selon lui, son frère était en communication avec lui et un autre frère auquel il avait indiqué le 7 novembre qu'il se portait bien et reviendrait à Maurice le 23 décembre. «Mon frère jouissait d'une bonne santé et ne prenait aucun médicament. Or le 8 novembre, je devrais apprendre son décès et son corps avait été rapatrié à Maurice le lendemain.»

Jérôme Duval ajoute avoir été contacté par la police du Port pour identifier le corps de son frère. «C'est dans la chambre froide que j'ai identifié son corps. Sauf qu'il portait des caillots de sang sur le nez et le côté droit du dos. J'ai de fortes raisons de croire que mon frère a peut-être été tué ou assassiné et que cela pourrait avoir été déguisé en mort naturelle.» L'habitant de Baie du Tombeau dit aussi avoir déposé une plainte à la police en ce sens. Il estime qu'une contre-autopsie doit être pratiquée pour dissiper toute suspicion de foul play. Toutefois, il dit avoir dû se tourner vers la cour, étant donné qu'aucune réponse du surintendant de l'hôpital Dr Jeetoo ne lui a été donnée par rapport à sa demande de contre-autopsie. Pour ces raisons, il demande à la cour d'émettre un ordre fixant une date pour pratiquer la contre-autopsie. «J'ai déjà sollicité les services de deux médecins et cet exercice permettra de déterminer la cause exacte de son décès, la présence de toute marque de violence sur son corps et la police pourra ouvrir une enquête pour trouver un éventuel coupable.»

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Conférence de presse sur le décès de Jean-Hugues Cursley Duval

Me Mahen Saulick, dont les services ont été retenus par la famille de Cursley Duval, a dressé une chronologie des événements lors d'une conférence de presse tenue à la Sterling House, Port-Louis le vendredi 24 novembre. «Selon le frère du défunt, ce dernier portait des caillots de sang sur les joues, le nez et des lésions sur une autre partie du corps. Ce qui l'a emmené à soupçonner un acte criminel», soutient l'avocat qui demande à la cour de permettre à deux médecins que la famille a sollicités de mener une contre-autopsie en présence du médecin légiste, Dr Chamane, qui a attribué la cause du décès à un oedème pulmonaire, et d'officiers du ministère de la Santé. Également présent, l'activiste Ivann Bibi estime que c'est une situation grave. «Il s'agit d'un soupçon de 'foul play'.» Il ajoute que dans le passé, comme dans le cas de Kistnen, le médecin-légiste n'avait pas établi d'acte criminel avant la conclusion de l'enquête judiciaire. Il souhaite donc que dans le cas présent la famille puisse connaitre la vérité. Même son de cloche du côté de la mère du défunt. «On demande une enquête approfondie de la police au cas où la mort de mon fils aurait été causée par des blessures. Il doit y avoir justice.»

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