Ile Maurice: Trois cas liés à la xylazine confirmés par le FSL

24 Novembre 2023

La présence d'une nouvelle drogue dans le pays inquiète depuis quelque temps. Selon le «Forensic Science Laboratory», l'on a désormais un nom. La xylazine, communément appelée «drogue zombie», qui serait mélangée à d'autres substances, a été détectée sur le sol mauricien. Mais jusqu'ici aucune trace du Fentanyl, rassure-t-on...

Depuis que trois jeunes aient perdu la vie dans des circonstances douteuses à Ville-Noire, Mahébourg, plusieurs travailleurs sociaux attiraient l'attention sur l'apparition d'une nouvelle drogue extrêmement dangereuse qui circule dans le pays. Si dans un premier temps, tout portait à croire qu'il s'agissait de fentanyl (NdlR : 500 fois plus puissante que l'héroïne, faisant actuellement un ravage aux États-Unis), le Forensic Science Laboratory (FSL) confirme cette semaine après analyse, qu'il est question de xylazine mélangée à d'autres substances mais pas de fentanyl. Ainsi, trois cas ont été recensés en lien avec la xylazine, expliquent des sources bien renseignées au niveau du FSL.

«Le FSL, après avoir pris connaissance des résultats, a écrit au commissaire de police (CP) lundi pour divulguer cette information. Ce sera au CP désormais de se tourner vers le State Law Office pour que la xylazine soit listée sous la Dangerous Drugs Act», expliquent-elles. Le fentanyl n'aurait jusqu'ici pas été trouvé ni dans des produits mélangés ni comme seul composant lors des différentes analyses du FSL. «Mais, cette substance (le fentanyl) a déjà été retrouvée lors d'autopsies, selon nos informations», poursuivent nos sources. Comment ? Selon le chef du département médico-légal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, le fentanyl est largement utilisé au quotidien à l'hôpital pour les chirurgies. «Nous en avons détecté beaucoup, mais tous sont dus à un usage médical et non à une dépendance quelconque.»

Xylazine ou «drogue zombie»

Toujours selon des sources proches du dossier, la xylazine est connue comme la «drogue zombie» dont plusieurs parlent depuis quelque temps. Ce nom a été donné après avoir observé le comportement des usagers de cette drogue. «Ils sont comme des morts-vivants. Ils n'ont plus le contrôle d'eux-mêmes, peuvent à peine se tenir debout et ont le regard fixe, entre autres. Les autres symptômes sont aussi très violents. Allant de l'anxiété extrême à des hallucinations chez plusieurs consommateurs, et des rythmes cardiaques et respiratoires anormaux.»

Selon plusieurs médias internationaux, l'on explique qu'à l'origine, la xylazine était une substance aux propriétés anesthésiantes dont l'usage était réservé aux animaux, comme les chevaux, de la même manière que la kétamine. Détournée de son utilisation, elle fait depuis quelques mois l'objet d'une préoccupation majeure car elle est de plus en plus consommée par des individus pour ses propriétés psychoactives. La xylazine est donc très utile lors des interventions chirurgicales vétérinaires ou pour calmer des animaux anxieux et faciliter ainsi le déroulement des soins. Mais depuis quelque temps, surtout aux États- Unis, elle serait vendue sous forme d'un cocktail de drogues appelé «tranq» (drogue tranquille, en français). On la retrouve souvent mélangée au fentanyl.

Les complications à long terme sont aussi très inquiétantes, passant de dommages neurologiques à des abcès ou encore des plaies qui ne guérissent jamais et nécessiteraient dans plusieurs cas des amputations. Il faut savoir que le risque de surdosage mortel est majoré lorsque la xylazine est ajoutée aux opioïdes. Aux États-Unis, entre 2010 et 2015, la xylazine a été détectée dans 2 % des décès par overdose aux opioïdes et en 2019, ce taux était monté à 31 %. «Les données indiquent une augmentation de 276 % du nombre de décès par surdose de cette drogue, entre janvier 2019 et juin 2022», soutiennent plusieurs médias internationaux.

Le FSL assistera davantage la police

À partir du 1er décembre, le FSL fournira davantage d'assistance à la police. C'est ce que précise une lettre de la directrice du FSL au CP. Elle comprendra l'analyse de «drug crime scene», une aide dans la collecte et le packaging de la drogue saisie sur le lieu. De plus, là où la valeur de la drogue est estimée à plus de Rs 100 000, des arrangements seront faits avec le FSL pour examiner l'«exhibit» dans les 24 heures, entre autres...

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.