La MONUSCO en collaboration avec la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a organisé, jeudi 16 novembre, un atelier de formation à l'intention des jeunes candidats à la députation aux élections en RDC prévues le 20 décembre 2023.
Cet atelier visait à renforcer les capacités de ces jeunes et à les sensibiliser aux enjeux et aux responsabilités liés à leur participation politique conformément à la résolution 2250 de l'ONU. Ils ont appris à reconnaître et à contrer les discours de haine en ligne, ainsi qu'à identifier les formes de cybercriminalité et à s'en protéger.
Ces jeunes qui aspirent à la politique ont aussi été formés aux techniques de désinformation utilisées dans le contexte politique et ont acquis les outils nécessaires pour y faire face.
Nathalie Ndongo-Seh, cheffe de cabinet de la MONUSCO, a rappelé que "bien que la désinformation soit omniprésente, il est possible d'avoir un impact positif dans la lutte contre celle-ci. En comprenant comment elle se manifeste pendant les élections et en travaillant ensemble, nous pouvons garantir une participation pleine, significative et égale des jeunes aux élections en RDC ».
Combattre la désinformation sur les réseaux sociaux
Pour utiliser les réseaux sociaux de manière responsable, il est essentiel de respecter des valeurs morales et sociales telles que l'authenticité, la transparence, le respect de la vie privée et la lutte contre la désinformation. Il est donc primordial d'adopter une approche éthique afin de s'assurer que les utilisateurs agissent de manière responsable et respectueuse envers autrui.
C'est dans ce cadre que Thys Kazad et Judith Mondala, tous deux employés au sein de l'entreprise Meta, anciennement appelée Facebook, sont intervenus pour aider les participants à mieux comprendre le fonctionnement de ses différentes plateformes, notamment la stratégie qu'ils mettent en place pour améliorer leur politique afin d'éviter toute interférence, supprimer des contenus nuisibles et limiter la désinformation. « Le but est d'empêcher toute sorte d'ingérence dans les élections sur nos plateformes et de permettre aux citoyens de se faire entendre plus facilement dans le processus politique », a confié Thys Kazad.
Meta a tiré des leçons des élections qui ont eu lieu dans d'autres pays à travers le monde, et s'engage à améliorer ses politiques pour éviter toute perturbation du processus électoral en cours.
Impacts sociétaux de la désinformation et du discours de haine
Les discours de haine reposent sur des informations et des fausses nouvelles qui peuvent nuire à autrui, même si elles sont basées sur des faits avérés. Pour cette raison, il est primordial de promouvoir la vérification des faits et la diffusion de la vérité.
Halidou Ngapna, coordonnateur de l'unité nationale de reporting et d'enquête spéciale du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'homme (BCNUDH), a rappelé que « lorsque vous n'êtes pas d'accord avec un discours, il est important de cesser de le diffuser et de le dénoncer. Que vous soyez dans l'opposition ou la majorité, il est crucial d'établir des lois visant à criminaliser la violence et lesdiscours de haine ».
L'adoption du code du numérique par la RDC en mars 2023 témoigne de l'engagement du pays à réglementer l'utilisation des appareils numériques, marquant ainsi une avancée significative dans la lutte contre la propagation de fausses informations. Cette mesure démontre la volonté du gouvernement congolais de protéger ses citoyens contre la désinformation en ligne et à limiter la diffusion de fausses nouvelles afin de favoriser un environnement numérique plus sûr et fiable.
Appui de la MONUSCO aux élections
A travers sa résolution 2666 de décembre 2022, le Conseil de sécurité autorise la Mission à fournir, si les autorités congolaises le demandent officiellement, une assistance au processus électoral de 2023 dans les trois régions où la MONUSCO se trouve encore, y compris un appui logistique limité sans préjudice de la capacité de la Mission à s'acquitter de ses tâches prioritaires et, ce, en coordination avec les autorités congolaises, l'équipe de pays des Nations Unies et les acteurs régionaux et internationaux, afin de faciliter le déroulement du cycle électoral, en particulier en engageant un dialogue régulier avec la Commission électorale nationale indépendante.