À la veille de la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle par la CENI, le candidat numéro 13 sort de son silence. Avant de reconnaître ces résultats, il pose ses conditions.
Irrégularités
Siteny Randrianasoloniaiko, candidat numéro 13, a tenu à rappeler que cette élection n'est pas propre. Selon lui, elle est entachée de fraudes. « Nous avons toutes les preuves. Des irrégularités ont été constatées, avant, pendant et après les élections », a-t-il soutenu, hier, à Andohanimandroseza. En effet, outre le candidat numéro 3, Siteny Randrianasoloniaiko disposait de délégués dans la majorité de bureaux de vote dans toute l'Île. Il réclame une confrontation des procès-verbaux (PV), issus des bureaux de vote à travers toute l'île à la Commission nationale électorale indépendante (Ceni). « Un seul PV contient jusqu'à 13 erreurs », a-t-il poursuivi.
Requêtes
« Je ne faciliterai pas la tâche à Andry Rajoelina. Je vais prendre part à cette élection pour prouver toutes les irrégularités et les fraudes orchestrées par le camp Rajoelina », a-t-il déjà soutenu le 21 octobre au Coliseum Antsonjombe avant de prendre le chemin de Vohemar pour sa campagne. En tout cas, Behozatse, avec son équipe, a déjà enclenché la procédure administrative et judiciaire afin de se faire entendre. Deux requêtes ont été alors déposées au niveau de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). « Mes avocats font déjà remarquer que cela pourrait aboutir à la « disqualification » du candidat n°3 et à l'annulation des voix qu'il a obtenues illégalement mais aussi à l'invalidation après un examen minutieux », a-t-il souligné. En tout cas, la HCC n'a pas nié l'existence de ces deux requêtes.
Trouble-fête
Même si le candidat numéro 13 a toujours manifesté sa volonté d'accepter les résultats électoraux, il a fait savoir que cela dépendrait de ce que les confrontations des procès-verbaux qui se trouvent à sa disposition avec ceux de la CENI donneront. « Je n'accepterai les résultats qu'après la confrontation PV par PV de tous les bureaux de vote de Madagascar », a-t-il fait noter. Une situation qui ramène le pays 22 ans en arrière quand, à l'issue du scrutin présidentiel du 16 décembre 2001, Marc Ravalomanana a demandé la même opération et le recomptage des voix. Plongeant après le pays dans une crise politique profonde. Devant un candidat numéro 3 qui n'attend que la proclamation des résultats pour célébrer sa victoire, Siteny Randrianasoloniaiko risque de jouer au trouble-fête.
Voie légale
Quoiqu'il en soit, le Collectif des 11 candidats veut emprunter la voie légale tout en campant sur sa position par rapport à ce scrutin du 16 novembre. À travers Siteny Randrianasoloniaiko, qui vient de réintégrer le groupe, il va en partie miser sur la contestation des résultats électoraux. Hier, après une rencontre avec la plateforme PAN/FFKM, Hajo Andrianainarivelo a d'ailleurs évoqué de nombreuses irrégularités dans l'organisation et la tenue de l'élection, dont la fraude électorale, la pression envers les fonctionnaires de l'Etat ou encore l'utilisation des matériels de l'Etat durant la campagne électorale. Après une semaine de silence, force est d'admettre que le Collectif des candidats n'attend que la proclamation des résultats électoraux pour réagir.