Les députés ont exprimé des inquiétudes sur la qualité de l'eau consommée au Sénégal. En réponse, le ministre de l'Eau et de l'Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, a informé que les tests réalisés sur le produit montrent une conformité à presque 100%. Il était à l'Assemblée nationale hier, jeudi 23 novembre, pour défendre le budget de son ministère.
Le ministre de l'Eau et de l'Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, était à l'Assemblée nationale hier, jeudi 23 novembre, pour le vote du budget de son département. Il est revenu à la qualité de l'eau qui coule des robinets, sujette parfois à des inquiétudes du fait de sa couleur notamment. Sur la question, il a soutenu que l'eau est contrôlée de deux (2) manières.
Le premier procèdé de contrôle de la qualité́ de l'eau consiste à vérifier la présence de microbes. Le second procédé de contrôle permet de s'assurer de la conformité́ aux normes physico-chimiques. Sur la base de ces principes de contrôle, 14 738 échantillons ont été prélevés et plus de 60 000 analyses effectuées en 2022. Aujourd'hui, le taux de conformité́ physico-chimique est de 99,45% contre 98% exigé dans le cadre du Contrat d'affermage.
Tirant les enseignements de ce dispositif, le ministre dira que de toutes les denrées, l'eau est la plus contrôlée au Sénégal. Dans le même contexte, le ministre fera noter que l'étude réalisée par ses services, sur la qualité́ de l'eau, dans la région de Dakar, a révélé́ que 85,3% des personnes interrogées disent boire l'eau de robinet et 73,1% trouvent sa qualité́ excellente, bonne ou acceptable. Cette étude, qui confirme celle réalisée l'année dernière par la Sen'Eau, sera étendue aux autres centres du pays, situés dans le périmètre affermé de l'Hydraulique urbaine.
ACCES A L'EAU POTABLE : DE L'ORDRE DE 98,7% EN MILIEU URBAIN ET 96,9% EN MILIEU RURAL
Sur la salinité́ des eaux, le ministre a précisé́ que l'option de l'Etat est d'aller vers le système de transfert d'eau douce, en lieu et place des usines de traitement de chlorure et de fluor qui font appel à la technologie de dessalement plus couteuse. «Les transferts d'eau représentent dans l'immédiat un investissement conséquent. Toutefois, sur une certaine durée de vie, ils sont plus avantageux que les usines de traitement. La mise en oeuvre du programme de transfert d'eau connait un succès à Thiadiaye, à partir de Kibik.
Ce sera le cas bientôt à Foundiougne, à partir de Ndiayène Moussa Ndiaye. Des résultats similaires sont attendus à Mbacké́, à partir de la localité́ de Sadio». Le ministre de l'Eau et de l'Assainissement ajoutera que les efforts consentis dans ce sens vont se poursuivre dans toutes les localités où un problème de salinité́ est rencontré.
S'agissant de l'hydraulique urbaine et rurale, Serigne Mbaye Thiam est revenu sur les taux d'accès qui sont de l'ordre de 98,7% en milieu urbain et 96,9% en milieu rural. Il a, dans ce sens, précisé́ qu'au plan international, l'eau est dite accessible quand la distance entre la source et les consommateurs ne dépasse pas 1 km, étant entendu que l'installation d'un branchement est, à vrai dire, fonction de la volonté́ de l'usager. Par ailleurs, il a soutenu que la réforme de l'hydraulique rurale a été jugée pertinente, même si elle connait des difficultés, comme toute réforme.
PROBLÉMATIQUE DE L'EAU À TOUBA : UN PROBLÈME RÉEL DE VIABILITÉ́ À LA FOIS SOCIALE, ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE À LONG TERME
Tout en précisant, néanmoins, que les conclusions du rapport d'évaluation prennent en compte tous les aspects liés à la mise en oeuvre du programme de réforme, il a aussi souligné́ que l'Etat a la pleine conscience de la problématique de l'eau à Touba qui pose un problème réel de viabilité́ à la fois sociale, économique et financière à long terme. Le ministre relèvera que, à ce sujet, des réflexions et des échanges avec les autorités religieuses sont engagés autour de la pluralité́ des options qu'il est possible d'envisager, pour arriver à une solution structurelle viable qui, de plus, va nécessiter un lourd investissement, au regard de la croissance démographique exponentielle et de la vétusté́ du réseau d'eau de Touba.
Sur le plan de l'assainissement, le ministre Serigne Mbaye Thiam a informé́ que le Sénégal a déjà̀ amorcé une réflexion pour aboutir à une réforme de l'assainissement urbain collectif. Il dira que cette réforme aura le mérite de permettre de valoriser l'assainissement collectif, au même titre que l'assainissement autonome, afin d'inciter le secteur privé à y intervenir.
LE BUDGET 2024 DU MINISTÈRE DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT ADOPTÉ
Pour l'année 2024, les crédits alloués à l'assainissement et gestion des eaux pluviales sont arrêtés à 71 054 254 601 FCFA en crédits de paiement. Les autorisations d'engagement pour ce programme au titre de cet exercice budgétaire sont fixées à 125 096 733 416 FCFA. Le budget 2024 du ministère de l'Eau et de l'Assainissement est arrêté́ à la somme de 236 135 864 995 FCFA en autorisations d'engagement (AE). Les crédits de paiement (CP) s'élèvent à 132 391 970 449 FCFA.