L'académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS) a installé son quartier général dans la capitale du Pakao, Sédhiou, hier vendredi et ce samedi, à l'initiative du professeur Balla Moussa Daffé, membre fondateur de cette académie.
Prennent part à ces rencontres, les élèves de Sédhiou, Goudomp et de Bounkiling ainsi que leurs encadreurs. L'objectif est de procéder à une démonstration de l'accessibilité des disciplines scientifiques aux élèves des lycées et collèges dans cette région méridionale où le taux de fréquentation des sciences demeure encore faible.
Ces journées scientifiques de deux jours, ouverts hier vendredi à Sédhiou, sont une initiative de l'académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS), en partenariat avec l'inspection d'académie (IA) de Sédhiou. Si l'on en croit le président de cette académie nationale, Moctar Touré, l'objectif est de promouvoir la culture scientifique chez les jeunes élèves des lycées et collèges, au travers des conférences et autres panels animés par d'éminents spécialistes dans divers domaines de la science.
«Nous sommes venus ici pour échanger, partager les différents mécanismes de promotion de l'enseignement des sciences dans la région de Sédhiou. C'est la première fois que notre académie sort de Dakar et, sous la conduite du professeur Balla Moussa Daffé, nous n'avons pas hésité à venir à Sédhiou. Les succès qui seront enregistrés ici seront portés à l'échelle dans le reste des collectivités territoriales du Sénégal car c'est tout le Sénégal qui a besoin d'être renforcé en sciences», dit-il.
Le secrétaire général de l'inspection d'académie de Sédhiou trouve opportune l'organisation de cette session en raison, indique-t-il, d'une faible fréquentation des disciplines scientifiques à Sédhiou. «si vous prenez les 16 académies du Sénégal, Sédhiou occupe la 13e place c'est-à-dire devant seulement 2 académies. Et dans la région, seuls deux lycées abritent une série s1.
Cette faible fréquentation est aussi le résultat d'un environnement scolaire très peu propice à l'éclosion des talents en sciences. Il y a, par exemple, des écoles à 90% en abris provisoires, des écoles sans électricité, sans eau, sans outils informatiques. Certes, l'Etat est en train de faire des efforts, mais la cadence reste jusque-là faible. Certains parents aussi n'encouragent pas leurs enfants à explorer les disciplines scientifiques», a relevé le secrétaire général de l'inspection d'académie de Sédhiou, Lamine Sylla.
Et l'inspecteur d'académie de Sédhiou, Papa Gorgui Ndiaye de préciser que «le lycée d'intégration nationale pour l'équité et la qualité (lyneq) est en chantier et à un stade très avancé. L'objectif est de créer les conditions de meilleurs enseignements/apprentissages dans les disciplines scientifiques. D'autres initiatives sont également en cours pour promouvoir les sciences dans la région de Sédhiou», explique l'IA de Sédhiou.
Le professeur Balla Moussa Daffé, dont un des lycées de Sédhiou porte le nom, ancien député-maire de Sédhiou et ancien ministre de la recherche scientifique et techniques, membre fondateur de l'ANSTS et initiateur, exhorte les élèves à embrasser les filières scientifiques. «j'ai vraiment mis à contribution mon appartenance à cette académie pour solliciter leur déplacement sur Sédhiou. Et l'objectif, c'est de créer des mécanismes d'orientation des élèves vers les disciplines scientifiques. Nos enfants sont des scientifiques et il suffit de lever des fausses croyances qui mystifient les mathématiques pour avoir des génies», rassure l'académicien Balla Moussa Daffé.
Venus nombreux participer à ces journées, les élèves, filles comme garçons, ont rassuré de leur disposition à explorer massivement les sciences. Isabelle Sidou Diatta, élève en classe de première s au lycée Balla Moussa Daffé de Sédhiou confie : «nous avons bien admiré les présentations et la qualité des explications. Nous allons nous approprier les recommandations et engager sans relâche les disciplines scientifiques», promet-elle au nom de ses pairs.
Cette sortie de l'académie des sciences en direction de l'intérieur du pays est une première du genre et un agenda déjà défini les conduira dans le reste du Sénégal. Et ces travaux se poursuivent et prennent fin aujourd'hui.