Retranché dans un mutisme total, depuis la résurgence des départs massif de pirogues de migrants irréguliers vers les côtes espagnol, un Collectif des organisations de la société civile dont le Forum social sénégalais dirigé par Mamadou Mignane Diouf, des syndicalistes et des réseaux travaillant sur question de la migration, a organisé une rencontre d'échanges en vue de déterminer sa position par rapport à ce phénomène. A ce titre des recommandations ont été formulées afin de trouver des propositions alternatives à ces départs massifs.
«Comme vous le savez depuis le mois de juin, on a fait face à des départs massifs de pirogues et nous avions noté que nous n'avions pas pris la parole depuis lors, en tant qu'organisations, pour parler ensemble. C'est sur cette base-là, qu'on n'a recommandé donc de nous retrouver, les organisations syndicalistes, la CNTS, CNTS-FC et autres organisations comme la RADDHO, pour déterminer une position globale sur ce qui se passe et éventuellement décliner aussi des propositions alternatives», a souligné Mamadou Mignane Diouf, membre du collectif, par ailleurs, coordonnateur du Forum social sénégalais (FSS).
Le coordonnateur du Forum social sénégalais a confié que lors de cette rencontre il a été soulevé la question sur la fiabilité des données globales sur la situation. Et Mignane Diouf de déclarer : «On a pu analyser la situation et on s'est rendu compte que, sur les chiffres qui circulent, nous ne sommes pas encore tombés d'accords sur la fiabilité de toutes les statistiques que nous avons reçues de certaines organisations de pêcheurs, de certaines ONG etc.».
Et, que par conséquent, dira-t-il, «On recommande donc, de continuer à travailler pour collecter les données, de retourner vers les zones de départs pour savoir réellement combien de pirogues seraient parties de Yarakh, de Fass Boye, de Kayar, de Kaffountine... Combien de personnes pourraient être déclarées décédées officiellement auprès des familles, auprès de ceux qui collectent ces données-là. Combien de pirogues restent, aujourd'hui, considérées comme disparues, parce qu'ils ne sont pas arrivées en Espagne, alors qu'ils ont quitté les côtes sénégalaises».
UN LIVRE-BLANC SUR LES DEPARTS DE PIROGUES
«Et à partir de là, éventuellement rassembler ces données-là pour aller vers un atelier, un séminaire qui va regrouper toutes les ONG et leurs partenaires qui travaillent sur la migration pour fidéliser ces données-là et éventuellement les utiliser dans ce qu'on peut appeler un livre-blanc sur le départ des pirogues sur les côtes sénégalaises...», recommandent Mamadou Mignane Diouf et Cie.
Il s'agira également, selon le membre de la société civile sénégalaise, de «voir comment rencontrer l'Etat, le gouvernement, en tant qu'acteurs non étatique, échanger avec les décideurs sur comment nous pouvons ensemble appuyer, continuer à collaborer pour arrêter le phénomène et sur d'autres questions liées aux visas...»
Par ailleurs, le coordonnateur du Forum social sénégalais est d'avis que les solutions à cette question sont politiques. Ainsi, parmi les solutions politiques, dira-t-il, «Je crois qu'il faut d'abord politiquement aller vers ce qui pourrait être des assises nationales sur la question migratoire. Des assises qui pourraient rassembler, à la fois, des autorités ministérielles, des institutions internationales qui travaillent sur la question, les journalistes... pour qu'on apprécie davantage le phénomène...», conclut-il.