Le Sénégal, un pays aux potentialités industrielles incommensurables, est de loin sous développé. Le poids du secteur industriel dans le Produit intérieur brut (Pib) est de 21% en 2022.
Le développement économique d'un pays rime avec le développement industriel. Autrement dit, l'industrialisation est une condition sine qua non pour développement économique durable. Cette conditionnalité semble de loin être une préoccupation des pouvoirs publics. Pour s'en convaincre, le projet de budget 2024 du ministère du Développement industriel et des Petites et moyennes industries (PMI) est arrêté à 50 776 817 761 FCFA en autorisations d'engagements (AE) et 16 778 232 761 FCFA en crédits de paiement (CP). Un budget minimaliste que les députés ont trouvé moins ambitieux, au regard des potentialités économiques du pays, de la sous industrialisation et de l'absence d'emplois pour les jeunes.
Certes, des efforts sont remarquables pour le développement des Petites et moyennes industries (PMI), mais il est constatable que le Sénégal est en deçà de son potentiel industriel. En atteste, relativement à l'état des lieux en 2022, le parc industriel du Sénégal comptait environ «2156 entreprises essentiellement dominées par les Petites et moyennes industries (PMI) qui représentent en moyenne 92,5% du parc», révèle le rapport du ministère du Développement industriel et des PMI. L'essentiel de ces entreprises industrielles sont localisées dans les régions de Dakar pour 91%, Thiès 5%, Saint-Louis et Ziguinchor respectivement (1%).
Le secteur de l'agro-alimentation reste prédominant, avec 63%, suivi du secteur mécanique et métallurgique (10%), du bois, papier, carton et imprimerie (9%), chimie et plastique (7%), énergie (6%), textile, habillement, cuirs et peaux (3%) et autres industries (2%). En termes de création de richesses dans l'industrie mesurée par la valeur ajoutée, on note une aussi amélioration durant les quatre dernières années (2019-2022), avec une progression moyenne annuelle de 8,7%.
Sur cette création de richesses, le ministre du Développement industriel et des Petites et moyennes industries (PMI), Moustapha Diop, fait savoir que les grandes entreprises représentent en moyenne plus de 90% de la valeur ajoutée, soit 7,5% de l'effectif du parc industriel. Pour ce qui est de la compétitivité industrielle sous régionale, Moustapha Diop indique que la Taxe préférentielle communautaire (TPC) de l'UEMOA et le Schéma de Libération des Echanges (SLE) de la CEDEAO sont les principaux mécanismes opérationnels mis en place pour favoriser les échanges au niveau de la zone, par l'élimination des droits de Douane entre les Etats membres.
Dans ce cadre, le ministre dira qu'à la date du 30 septembre, son département a délivré sept (07) décisions d'agrément concernant 19 entreprises et 67 produits avec à la clé la délivrance de 13 221 Certificats d'origine, montrant ainsi, tous les efforts de son département pour le développement industrielle. Spécifiquement, il a mis en exergue la compétitivité de l'industrie sénégalaise qui est à la 7ème position dans le classement avec l'Indice de l'industrialisation en Afrique, publié par la Banque africaine de développement (BAD), l'Union africaine et l'Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (ONUDI) en novembre 2022, lors du sommet de Niamey.