Invité dans l'émission Objection de la Radio Sud Fm hier, dimanche 26 novembre 2023, Me Amadou Ali Kane, candidat à la candidature 2024 est revenu sur plusieurs questions d'actualité. Le candidat du Parti écologiste dénommé Regard Différent pour un Développement Durable (R3D) prône le développement durable. Il a, par ailleurs, évoqué la situation politico-sociale et économique du pays, l'éducation, la justice et les conflits liés au foncier.
«Notre objectif, c'est de prôner le développement durable, de défendre l'environnement durable. C'est tout simplement le droit des populations actuellement et des générations futures aspirant à un environnement sain. C'est ce qui explique notre candidature», a déclaré Me Amadou Ali Kane dans l'émission objection de Sud Fm.
Selon Me Kane, «Quand on se propose d'apporter des solutions, il faut partir du diagnostic comme le fait le médecin. Ceci, parce que le Sénégal est un pays sous-développé. Nous vivons des tensions politiques, sociales et des conflits fonciers. Nous vivons depuis mars 2021 une sorte de bipolarisation conflictuelle de la vie politique sénégalaise. Nous avons deux grands pôles qui s'affrontent, notamment le pôle de Benno Bokk Yakaar (Bby) conduit par le Président de la République, Macky Sall et celui de l'opposition Yewwi Askan Wi dont le leader est Ousmane Sonko. Donc, nous assistons à un affrontement qui n'est même pas feutré mais ouvert. Un combat de lutte entre le gouvernement de Bby et de l'opposition incarnée par Sonko».
Pour l'avocat, ceci est à l'origine de beaucoup facteurs dont souffre le Sénégal actuellement. «Cela a couté au pays des arrêts d'activités économiques, des blessés, des morts, des milliers de personnes privées de liberté et/ou en prison. Ce qui fait que, nous avons vécu et nous vivons encore aujourd'hui des tensions politiques. Et ces tensions ont impacté l'activité économique. Le FMI a annoncé que le Sénégal a perdu 1.5 de sa croissance annuelle, donc, plusieurs milliards de francs. Alors, il est clair qu'aucun pays ne peut se développer dans les tensions politiques. Donc, l'une des tâches que le prochain Président du Sénégal doit résoudre, c'est les tensions politiques. Aujourd'hui, il n'y a pas que des tensions politiques mais, il y a des tensions sociales, notamment avec la multiplication des revendications catégorielles ; comme par exemple la grève des syndicats de la justice hier (vendredi).
Avant ça, il y a eu d'autres mouvements de grèves avec d'autres syndicats. Dans d'autres secteurs d'activités, nous observons la même chose. Aujourd'hui, les agents de l'Etat civil sont en grève depuis plusieurs mois. Ce qui fait qu'il est difficile d'obtenir un extrait de naissance en ce moment dans ce pays. Les syndicats de la santé sont également souvent en grève. L'éducation que ce soit supérieur, secondaire ou élémentaire n'en parlons pas ! En fait, cela impacte la vie quotidienne des Sénégalais. C'est également une source de désagrément, de déstabilisation du citoyen sénégalais lambda. La preuve quand tu n'as pas les moyens d'aller dans une clinique ça pose problème. La dernière source de tension qu'on peut évoquer ici, c'est également les tensions liées au foncier.
Chaque jour qu'on se réveille, on entend parler d'un conflit entre les habitants d'une localité et un promoteur. Donc aujourd'hui, il y a une dispute qui oppose les Sénégalais sur la question de l'accès à la terre. C'est également une source qu'il faudra régler. Parfois, ce sont des promoteurs qui veulent construire des villas et les vendre. Dans tous ces cas d'opération qui sont menées dans le cadre d'une urbanisation "Sauvage", qui ne respecte pas les normes environnementales. C'est le cas des 100 milles logements que l'Etat veut réaliser de façon générale, il y a une tendance à déclasser les forêts classées. Or, ces forêts sont des puits de carbone. Non seulement, elles participent à la biodiversité végétale et animale mais en même temps participent également à résoudre la pollution, les émissions à effet de serre. Par conséquence, cela peut aggraver le réchauffement climatique», a souligné Me Amadou Ali Kane.
L'avocat candidat à la candidature 2024 a, par ailleurs, fait savoir que les longues détentions sont «une catastrophe» et qu'il faut éviter d'abord, les mandats de dépôts systématiques. S'agissant des questions sur la situation éducative du pays, le candidat du parti écologiste R3D confie : «l'historien Burkinabé, Joseph Kizerbo disait que «l'éducation est un logiciel» qui détermine l'avenir des nations». De même, Nelson Mandela disait aussi que «c'est un puissant moteur du développement».