Ile Maurice: La SST met en doute son propre mode opératoire

27 Novembre 2023

La plainte en réclamations déposée par l'avocat Akil Bissessur réclamant Rs 150 millions de dommages pour la fuite de vidéos intimes à la suite de son arrestation et celle de sa compagne Doomila Moheeputh le 19 août 2022, soulève des questions troublantes sur les actions de la Special Striking Team (SST). Les parties défenderesses, en l'occurrence le commissaire de police, Anil Kumar Dip, le Deputy Commissioner of Police, Heman Jangi, l'assistantsurintendant de police (ASP), Ashik Jagai, la Woman Police Constable (WPC) Jamac Foolchand, ainsi que l'État, ont transmis une liste de 81 questions à l'attention de Me Akil Bissessur, la semaine dernière. Cette affaire prend une tournure étrange alors que la SST, qui a arrêté l'avocat et sa compagne, demande à Me Akil Bissessur de fournir des preuves de son arrestation. Il est surprenant que l'entité responsable de l'arrestation exige des preuves de celle-ci, comme si elle jouait à un jeu de cache-cache.

La SST, qui a elle-même procédé à l'arrestation, demande curieusement à Me Akil Bissessur de produire des preuves étayant son arrestation et sur la saisie de leurs téléphones portables. Cette démarche soulève des interrogations quant à la transparence des actions de la SST et semble jeter un voile de suspicion sur son modus operandi. Plusieurs questions intriguent : les défendeurs ont formulé une demande pour obtenir des précisions détaillées sur les allégations selon lesquelles la SST aurait pénétré par effraction dans la maison de Doomila Moheeputh. Pourtant, Me Akil Bissessur avait diffusé une vidéo en direct de l'incident, laquelle, dit-il dans ses réponses, a été remise à la police au cours de l'enquête.

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Dans sa plainte en réclamation, Me Bissessur parle d'une intrusion présumée de la SST dans la cour de la mère de Doomila Moheeputh. Les défendeurs demandent des détails sur cet incident et semblent dire qu'ils ne se sont jamais rendus chez Doomila Moheeputh, à Palma, le 19 août 2022, pour leur arrestation. Me Akil Bissessur évoque pourtant une inscription dans le Diary book entries de la police avec la référence OB 801/22 ainsi qu'à des vidéos et enregistrements présentés durant l'enquête. Me Akil Bissessur a aussi mis en avant le ruling du tribunal de Bambous annulant les accusations provisoires.

Les défendeurs demandent aussi de produire tout document montrant que l'avocat et Doomila Moheeputh ont donné leur autorisation à la police pour effectuer un examen médico-légal de leurs téléphones portables respectifs. Une fois de plus, les déclarations de l'avocat ainsi que le rapport de l'IT Unit sur l'examen des téléphones portables sont en possession de la police. Me Akil Bissessur évoque de «lourdes fautes» commises à son égard. C'est dans le sillage de son arrestation et de celle de sa compagne Doomila Devi Moheeputh, le 19 août 2022, par la Special Striking Team. Celle-ci avait perquisitionné la demeure de sa compagne à Quatre-Bornes. L'avocat revient aussi sur la fuite d'images et de vidéos intimes de lui et de sa compagne dans sa plainte.

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