L'Organisation des Nations unies (ON a demandé la libération rapide des personnes enlevées lors de la récente attaque d'un marché dans l'Ouest du Cameroun attribuée par les autorités aux rebelles séparatistes anglophones.
"Nous déplorons l'attaque du 21 novembre contre le marché de Bamenyam, dans l'Ouest du Cameroun, au cours de laquelle neuf civils ont été tués. Les responsables doivent rendre des comptes", a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, Seif Magango, dans un commentaire envoyé aux journalistes.
"Des présumés combattants séparatistes armés de la région anglophone du Nord-Ouest ont pris d'assaut le marché de la région francophone de Bamboutos, tirant au hasard et incendiant des commerces. Ils ont également enlevé au moins dix civils et pillé des biens", a-t-il indiqué. Le Haut-Commissariat appelle "à la libération rapide de toutes les personnes enlevées et à des enquêtes approfondies, impartiales et indépendantes sur toutes les attaques contre des civils en vue de tenir pour responsables leurs auteurs".
Le village de la région Ouest où s'est déroulée l'attaque est situé à la lisière de celle du Nord-Ouest, peuplée par la minorité anglophone du Cameroun, vaste pays d'Afrique centrale majoritairement francophone. Depuis fin 2016, un conflit meurtrier oppose, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des groupes armés indépendantistes aux forces de sécurité, chaque camp étant régulièrement accusé de crimes contre les civils par les organisations non gouvernementales internationales et l'ONU. Ces attaques sont relativement fréquentes dans les deux régions ou à la lisière, les rebelles accusent certains villageois de collaborer avec l'Etat. "Les attaques contre des civils sont inacceptables", a indiqué Seif Magango, ajoutant qu'il s'agit de la deuxième attaque majeure menée par des groupes armés ce mois-ci.
Le 6 novembre, vingt-cinq civils, dont des femmes et un enfant, avaient été tués à Egbekaw, dans la région du Sud-Ouest, dans un assaut attribué par Yaoundé aux séparatistes qui avaient exécuté certaines victimes et brûlé d'autres. Le conflit avait éclaté fin 2016. Depuis, le chef de l'Etat y dépêche massivement des troupes. Le conflit a fait plus de 6 000 morts et forcé plus d'un million de personnes à se déplacer, selon International Crisis group.