Le Front pour l'inclusion et la transparence des élections (FITE) est monté créneau pour dénoncer un certain nombre de démarches du pouvoir qui consistent à passer outre les lois. Face à la presse hier, dimanche 26 novembre, ces membres de l'opposition sont revenus sur ce qu'ils considèrent comme violations de la Constitution et des lois et règlements perpétrées par le régime de Macky Sall à savoir les tournées dites économiques, les problèmes du parrainage.
A peine porté sur les fonts baptismaux, il y a quelques semaines, le Front pour l'inclusion et la transparence des élections (FITE) annonce déjà la couleur. Face à la presse hier, dimanche 26 novembre, le FITE a dénoncé les multiples violations de la Constitution et des lois et règlements du pays. Prenant la parole, Aminata Touré, membre du front, par ailleurs candidate déclarée du Mouvement MIMI2024, a demandé au président Macky Sall et son Premier ministre d'arrêter leurs tournées économiques.
«Là où nous voulons commencer, c'est de dire au président Macky Sall et son Premier ministre d'arrêter leur campagne déguisée, qu'ils sont en train de faire. La loi l'interdit. La preuve, même avec un cortège de trois véhicules, c'est la Gendarmerie qui t'arrête. Mais il programme ce qu'ils appellent une tournée économique, alors que l'économie est à terre. Ce qu'il devait faire, c'est de venir s'asseoir. Ce qui reste de son mandat, je pense que c'est d'abord aller présenter ses condoléances aux familles des victimes des naufrages de l'émigration clandestine. Mais, ce qu'il est en train de faire avec son Premier ministre, ce n'est rien d'autre qu'une violation de la loi», a assené l'ancienne Première ministre, non moins présidente du mouvement MIMI2024.
Revenant, par ailleurs, sur les milliards annoncés un peu partout où le président est passé, Mimi se dit inquiète pour un président qui ne sera plus là au moment de l'exécution de ces projets. «Ce qui m'inquiète, c'est que ce président qui annonce ces milliards ne sera pas là au moment de l'exécution. Il ne sera plus président du Sénégal. Il doit peut-être laisser à celui qu'il pense le remplacer annoncer cela», a-t-elle fait savoir.
A sa suite, Dr Ass Abdourahmane Diouf a évoqué le point sur la faiblesse du processus du parrainage. A en croire le président du parti Awalé, «Les problèmes qui sont suscités et que nous ressentons sur le terrain par ce parrainage, c'est son illégalité et son anticonstitutionnalité.» Il a démontré que si tous les candidats devaient avoir un nombre suffisant de parrainages, il n'y en aura pas assez pour tout le monde.
«Si je ne me trompe, aujourd'hui, ils ont dit qu'il y a plus de 260 candidats à la candidature déclarés. Le fichier est à un peu plus de 7 millions d'électeurs. Si tu prends les 7 millions d'électeurs divisés par le nombre de candidats déclarés, tu arrives à un chiffre de 26 milles et quelques. Cela veut dire qu'aujourd'hui, sur les 260 candidats déclarés, chacun peut aller chercher son parrainage sans doublon ni d'erreur matériel, mais si chacun arrive à faire son travail comme il le faut, personne ne pourra atteindre les 26 électeurs. Alors que ce sont 44 électeurs et poussière qui sont demandés au Constitutionnel...», a-t-il expliqué.
A propos toujours de ce parrainage imposé par le gouvernement, il affirme : «Nous soupçonnons le président Macky Sall de vouloir éliminer des opposants forts, pour que son candidat puisse faire face à des candidats faibles ; ce qui lui permettrait de remporter les élections.» Dans le même registre, le président du parti Awalé a souligné que, concernant «Le fichier électoral qui constitue le miroir, le gouvernement a refusé de le mettre à disposition des autres candidats de l'opposition. Nous exigeons du gouvernement que le fichier soit mis à notre disposition pour nous permettre de faire le contrôle de notre parrainage», demande-t-il.