Afrique: Foot - Au Sénégal, la Ligue a décidé de sévir contre les pratiques occultes dans les stades

Ces rites superstitieux, de plus en plus courants à tous les niveaux dans le football sénégalais, sont sources de tensions et de bagarres entre les joueurs. Dans le pays des champions d'Afrique en titre, cela donne aussi une mauvaise image du football sénégalais.

Les pratiques interdites sur les terrains de football dans le nouveau règlement sont au nombre de quinze, parmi lesquelles entrer en reculant sur le terrain, ou encore : « Le fait d'accrocher des objets dans les buts, de porter des tenues qui n'ont absolument rien à voir avec des tenues sportives, de venir dans le stade avec un animal, un pigeon, un oiseau, etc., un talisman, jeter de l'eau un peu partout sur le terrain... »

Certains de ces incidents ont été diffusés en direct sur internet, créant un tollé dans l'opinion internationale : « Ce sont des pratiques qui ternissent l'image du football », estime Pape Momar Lo, le vice-président de la Ligue sénégalaise de football professionnel.

« La frontière est assez mince »

Ces pratiques sont ancrées dans la culture en Afrique, en particulier au Sénégal, et omniprésentes dans la vie quotidienne. Si elles sont bien connues dans le monde de la lutte traditionnelle sénégalaise, elles sont aussi utilisées dans le football depuis longtemps.

« Ces pratiques sont présentes dans la vie de tous les jours, donc c'est déjà assez complexe de chercher à les extirper de l'environnement du sport (...) La frontière est assez mince entre une pratique de superstition et une pratique occulte, nous explique Babacar Ndaw Faye, journaliste sportif. Un joueur de football, on le voit même chez les pros, quand on le voit sur la pelouse sautiller du pied gauche, c'est une pratique de superstition, ça peut également être une consigne venant d'un marabout. Qu'est-ce qui est autorisé, qu'est-ce qui est interdit ? Je pense que le plus important, c'est d'interdire tout ce qui va dans le sens de créer une tension. »

Sanctions financières

Toujours est-il que l'image du Sénégal, champion d'Afrique de foot en 2022, a été fortement abîmée par ces scènes. D'autant que ces pratiques mystiques sont aussi à l'origine de nombreuses bagarres.

Djiby Diop, vice-président du club de Ligue 2 de Keur Madior, confirme : « Ça a aussi créé quelques fois beaucoup de frustration et de violence, verbale ou physique, parce qu'il m'a jeté ceci, il m'a fait cela, il ne devrait pas, etc. »

Les responsables des clubs et de la Ligue sont pour l'instant satisfaits de la mesure. « Depuis le début de la saison, on n'a pas noté de situations véritablement qui posent problème ».

Les « peines » seront des sanctions financières d'au moins deux millions de francs CFA, ainsi qu'un retrait de points pour les équipes incriminées.

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