Congo-Kinshasa: Présidentielle 2023 - Les grandes tendances se dessinent

La campagne électorale pour la présidentielle de décembre 2023 bat son plein en République démocratique du Congo. L'heure est à l'opération de séduction pour soudoyer des potentiels électeurs.

Beaucoup d'entre les différents candidats n'ont pas encore le coeur à l'exercice qui requiert, en plus de la disponibilité, des moyens financiers conséquents. Réduits à l'expectative et sans initiatives, certains postulants ont jeté l'éponge avant terme en se désistant au profit d'autres prétendants mieux lotis financièrement. C'est notamment le cas de Matata Ponyo, Franck Diongo et Seth Kikuni qui se sont tous mis sous la coupe de Moïse Katumbi. De quoi s'interroger sur le sens de leurs candidatures dès lors qu'ils savaient au départ ne pas être en mesure d'aller jusqu'au bout de leurs ambitions. Ce qui porte à croire que leurs candidatures n'étaient, en somme, qu'une simple diversion dissimulant des visées mercantiles en totale déconnexion avec les espoirs suscités.

Forts de la promesse de briguer un portefeuille ministériel, à défaut de piloter une des institutions du pays, ils auraient - selon des indiscrétions - marchandé leur ralliement à la candidature de l'ex-gouverneur du Katanga. Les concernés, eux-mêmes, justifient leur décision par le besoin de maximiser les voix de l'opposition pour faire échec à la manoeuvre du pouvoir qu'ils soupçonnent de préparer une fraude électorale massive.

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D'après eux, en effet, l'urgence d'une candidature unique de l'opposition s'impose et, dans ce cas de figure, Moïse Katumbi incarnerait l'alternative crédible face au président sortant. Mais ces ralliements à la candidature de Katumbi pourront-ils faire basculer la donne électorale en défaveur de Félix Tshisekedi dans un contexte où les vrais poids lourds de l'opposition d'hier roulent aujourd'hui pour ce dernier ? Sans un réel ancrage sociologique, Matata Ponyo et compagnie n'avaient donc aucune autre alternative que de jouer aux accompagnateurs dans un challenge où ils ne pèsent quasiment pas. Pour les Congolais avertis, ces désistements ne sont pas gratuits et traduisent la boulimie de leurs auteurs au nombrilisme outré, sans grande vision pour le Congo, et obnubilés par le gain facile.

Alors que la campagne électorale se poursuit, seuls deux candidats émergent et semblent accaparer les attentions, à savoir Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi. Si la tendance se maintenait, le challenge électoral va sûrement se circonscrire autour de leurs candidatures au détriment des autres qui n'auront qu'à s'aligner sur l'un ou l'autre. Ils sont les seuls à avoir mis le paquet dans leur campagne, à avoir plus de visibilité et à se lancer dans une itinérance jusque dans les coins les plus reculés de la République.

À part ces deux là, pour les autres, la campagne est plutôt timide voire inexistante. Si Martin Fayulu et Delly Sessanga tentent de se démarquer à travers quelques actions d'éclat, il est vrai que les rapports des forces avec le binôme Tshisekedi-Katumbi sont déséquilibrés en termes des moyens et d'encrage populaire.

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