En dents de scie, la campagne électorale entre inexorablement dans sa deuxième semaine. Le rythme va-t-il s'accélérer? Pas si vite, apparemment. Toutefois, les pancartes géantes surplombent la Ville-Province de Kinshasa. Les différents centres névralgiques de la capitale sont envahis par des banderoles des candidats qui se réclament, pour la plupart, du Président sortant, candidat à sa propre succession, Félix Tshisekedi.
Après une semaine de campagne électorale, le jeu se dessine un peu plus clairement en faveur de Félix Tshisekedi et de Moïse Katumbi. Il faudra compter sur la présence de Martin Fayulu qui affiche une certaine percée sur terrain. Le leader de l'Ecidé qui a débuté avec beaucoup d'ardeur, ne semble plus être autant motivé depuis la création de la plateforme électorale «Congo ya makasi».
Ce nouveau regroupement politique a signé l'acte de décès de Lamuka qui l'avait, pourtant, désigné candidat commun de l'Opposition en 2018.
Toutes les tentatives de l'ONG sud-africaine ITI pour doter l'opposition d'un candidat commun se sont révélées nulles. L'apport des experts de la Fondation Kofi Annan qui est venue à la rescousse des Sud-africains n'aura pas suffi. Moïse Katumbi et Martin Fayulu se sont neutralisés. Le premier a refusé de dresser le lit pour le second après avoir engagé des fonds importants en 2018.
Cette rencontre de Pretoria dont les parties se sont séparées en queue de poisson, a ravivé l'adversité entre les deux leaders de l'Opposition.
Martin Fayulu n'est presque pas représenté sur les pancartes électorales. Ayant appelé ses partisans au boycott, aucun candidat ne se revendique officiellement de Martin Fayulu. Ce, alors que la bannière d'Ensemble pour la République et l'effigie du Chairman de Mazembe s'affirment aux côtés d'autres candidats.
Néanmoins, en dépit de toutes ces vicissitudes et sicciparités de l'évolution du processus, Martin Fayulu a d'autres tours dans ses manches. Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi ne doivent pas ignorer cette autre face d'Iceberg.
Mais, d'ores et déjà, la poignée des mains entre Tshisekedi et Fayulu à la CENI continue à marquer certains esprits. Ce dernier dispose encore des assises réelles au niveau de la population. Donc, difficile de prédire la suite.
Jusqu'ici, Adophe Muzito n'a présenté que son ambitieux programme de 300 milliards de dollars américains pour libérer le Congo et le Congolais en dix ans. En effet, après sa dernière sortie médiatique, cet ancien Premier Ministre promet de se lancer, à son tour, dans le marigot, dans les prochains jours. Il serait encore, semble-t-il, en train de ménager sa monture, le parcours étant long.
Les principaux challengers à la Présidentielle 2023 sont à l'assaut du Congo profond. La dernière semaine qui va précéder la fin de cette campagne sera la plus déterminante. Tout se jouera en cette période-là à Kinshasa.
C'est, peut-être, en ce moment-là que la cartographie des ralliements des candidats et acteurs politiques va se préciser davantage.
Entretemps, Claude Muyambo a choisi de cheminer, à nouveau, avec Félix Tshisekedi qu'il a d'abord quitté, depuis un long temps.
Agissant en leader réaliste qui ne baisse jamais les bras chaque fois que l'opportunité s'offre à lui, le revoici rebondir sur la perche de soutien au Président sortant. Mais, cette fois-ci, c'est pour combien de temps?
Dieu seul le sait!