L'Assemblée Nationale du Cameroun traverse une période tumultueuse, marquée par des allégations de mauvaise gestion, de détournements de fonds publics et de graves dysfonctionnements au sein de l'institution. Cette situation est exacerbée par les récentes révélations mettant en cause Cavaye Yeguie Djibril, président éternel de l'Assemblée, suite à son discours d'ouverture de la session parlementaire de novembre, où il a directement pris pour cible le président Paul Biya.
Un rapport accablant récemment remis à Cavaye Yeguie Djibril par une commission ad-hoc, constituée pour enquêter sur la crise financière qui sévit au sein de l'Assemblée, a mis en lumière des dépenses faramineuses, la consommation prématurée du budget annuel de l'institution, ainsi qu'une dette considérable s'élevant à 22 milliards de francs CFA.
Cependant, dans une correspondance inquiétante, le président de l'Assemblée Nationale s'oppose fermement à toute investigation, interdisant aux auditeurs des comptes de l'institution de questionner ses dépenses, allant jusqu'à protéger son ex-directeur de cabinet, Boukar Abdourahim, qu'il refuse de voir quitter son poste malgré les accusations pesant sur lui.
Des accusations graves sont portées contre Boukar Abdourahim, notamment la confiscation et le contrôle des cachets et de la signature du Pan sous forme de scanner, ayant servi à ordonner de nombreux décaissements de fonds à l'origine de la crise financière. Des véhicules de l'Assemblée Nationale auraient également été détournés vers sa résidence dans l'Extrême-Nord, alimentant ainsi un climat de scandale et de corruption.
Face à ces révélations troublantes, Cavaye Yeguie Djibril a pris une position de fermeté, refusant toute contestation sur les aspects administratifs et financiers concernant son mandat à la tête de l'Assemblée Nationale. Cette résistance à toute forme d'investigation s'ajoute à des soupçons d'imitation de signature du président de l'Assemblée, soulevant des questions cruciales sur la gouvernance au plus haut niveau de l'institution.
Cette crise financière et de gouvernance au sein de l'Assemblée Nationale suscite de vives préoccupations quant à la transparence, à l'éthique et à l'intégrité des institutions politiques du Cameroun, jetant ainsi une ombre sur la crédibilité de la représentation parlementaire dans le pays.