Au Burkina Faso, la scène artistique est en deuil, suite au décès soudain, samedi 25 novembre, à l'hôpital, de Mamadou Sanou, alias Baba Commandant, son nom de scène. Chanteur, joueur de n'goni, l'artiste était l'un des rares à se produire, à présenter sa musique, son « afrobeat mandingue » partout dans le monde.
Une voix rauque, la puissance de son n'goni... Sur scène, Baba Commandant savait créer et imposer sa transe, cette alliance si particulière entre les mélopées mandingues de sa communauté et l'afrobeat d'un certain Fela Kuti.
Baba Commandant, Mamadou Sanou à l'état civil, est né à Bobo-Dioulasso où les habitants de son quartier le surnommaient « Petit Madou » depuis qu'enfant, il était monté sur la scène d'une fête pour danser et chanter.
Des années plus tard, c'est à Ouagadougou, la capitale, en jouant dans la rue, puis dans les cabarets, qu'il a poursuivi sa vie d'artiste, comme il l'expliquait à notre micro en 2015 : « On n'avait pas de moyens, on n'avait pas d'instruments. On tournait quand même et on a réussi à faire des animations dans les cabarets. On jouait, on gagnait 200 F [CFA] pour acheter des haricots. Cela nous permettait de survivre »
Baba Commandant venait de rentrer au pays après une longue tournée internationale, notamment aux États-Unis. Depuis l'annonce de sa disparition samedi, les hommages affluent justement du monde entier.
« Le punk noir du Burkina Faso » avait 49 ans.