La plateforme de lutte contre les violences ayant pour base le genre (VBG) a organisé, le 25 novembre, à la Chambre de commerce de la ville océane, une conférence-débat sur la question, véritable gangrène des temps modernes.
Placé sous la coordination de l'organisation non gouvernementale Solidarité, disponibilité des œuvres sociales aide et entraide (Sodios) que dirige Bernadette Bephangayahou, le focus a eu pour thèmes « Investir pour prévenir la violence à l'égard des femmes et des filles » et « Rôle de la loi Mouebara sur l'élimination des violences faites à l'égard des femmes ».
En ouvrant l'activité, la présidente de Sodios a dit qu'elle permettait aussi de scruter des sous-thèmes tels les actions pour la prévention et la sensibilisation, la masculinité positive pour l'harmonie des familles, les réponses aux violences faites aux femmes et des filles, l'autonomisation de la femme.
Dans sa communication, Mouemeth Ella Ngono, magistrat, conseillère à la Cour d'appel de Pointe-Noire, a édifié l'auditoire sur les différentes formes de violences, les causes et les moyens de lutte. S'appuyant sur la loi Mouebara du 4 mai 2022 portant lutte contre les violences faites aux femmes en République du Congo, elle a dit que ce texte vise à donner une réponse pluridisciplinaire aux violences faites aux femmes et aux filles. « Est constituée comme une violence à l'égard de la femme toute atteinte physique, morale, sexuelle ou économique à son égard qui entraîne pour elle un préjudice, une souffrance ou un dommage corporel, psychologique, sexuel ou économique tant dans la vie publique que dans la vie privée », a-t-elle fait savoir, citant l'article 4 de la loi Mouebara. Elle a exhorté les femmes à faire de l'autonomisation leur cheval de bataille pour subvenir à certains besoins des foyers et aussi de leurs familles.
Procureure de la République près le tribunal administratif de Pointe-Noire, Tendance Bongat Vouenzolo a entretenu le public sur la loi Mouebara en étayant son exposé d'exemples concrets vécus en société dont les dossiers sont instruits au parquet. Pour elle, les personnes victimes des violences ou leurs proches doivent briser le silence en usant de leurs droits au moyen de la plainte, de la dénonciation et de la citation directe. Selon elle, pour mieux défendre ses droits, il faut d'abord les connaître.
C'est ainsi qu'elle a demandé à tous les participants de s'approprier les différents textes règlementaires à l'instar de la loi Mouebara qui réprime certaines infractions qui n'étaient pas reprises par le code pénal tel le harcèlement sexuel. Citant certains articles qui répriment les abus contre les femmes, elle a ajouté que l'article 70, par exemple, punit d'emprisonnement d'un à trois ans et d'une amende de 200 000 à 2 000 000 F CFA quiconque, sans motif légitime, aura expulsé sa conjointe ou sa concubine du foyer conjugal ou aura refusé de l'y ramener. La peine est portée au double en cas de récidive. Signalons qu'à partir de la semaine prochaine, plusieurs activités de prévention et de sensibilisation seront organisées par la plateforme VBG dans les différents arrondissements de Pointe-Noire et dans le district de Tchiamba Nzassi.