Depuis une semaine, une pétition est lancée par la diaspora malgache en Europe, surtout en France. Elle revendique, entre autres, la non-reconnaissance par les autorités internationales en général et par le gouvernement de la France en particulier, du pouvoir issu de la séquence électorale du 16 novembre 2023 que les membres de la diaspora jugent scandaleusement truquée et rejetée par la très grande majorité de la population.
Elle réclame ainsi la mise en place des structures et institutions à même de piloter et d'assurer des élections véritablement transparentes, équitables et inclusives. Pour se faire entendre, la diaspora organise une « Marche pour sauver la démocratie », prévue le samedi 09 décembre à Paris.
Mascarade
La diaspora malgache en Europe déplore la situation dans laquelle est plongé le pays. Elle n'a pas manqué de dresser un constat d'échec de la période post-indépendance marquée par l'éternel retour de la crise politique avec des lourdes conséquences socio-économiques. « La dernière séquence politique qu'a vécue le pays à travers une mascarade d'élection présidentielle marque un point paroxystique de la crise perpétuelle que vit Madagascar depuis six décennies », peut-on lire dans la missive. D'après toujours cette fronde de la diaspora, nous sommes confrontés aujourd'hui à une effrayante concentration de tous les maux dont a pu souffrir jusque-là la nation malgache.
Bien commun
Elle appelle, notamment, à la prise de conscience des « zanaka ampielezana » d'où qu'ils soient. « Il suffit peut-être de réveiller l'espoir auprès des nouvelles générations, auprès de ces futures forces vives de la nation malgache », poursuit le manifeste avant d'ajouter que « C'est à elles, mais aussi à toute la nation malgache, qu'il appartient de dire au pouvoir - qui va être uniquement mis en place - mais aussi à toute la classe politique, que cela suffit. Qu'il est temps que ce dramatique et scandaleux gaspillage du potentiel de la Grande Île cesse. Qu'il est temps qu'une classe politique responsable, engagée, soucieuse du bien commun se révèle. Qu'il est temps de repenser l'émergence d'une nouvelle citoyenneté épanouie dans un environnement véritablement assaini ».
Élections corrompues
En tout cas, la diaspora ne veut pas rester indifférente en regard des soubresauts politiques de ces derniers mois. Pas plus tard que ce samedi, celle de Montréal, Canada, a organisé une manifestation afin de contester les résultats provisoires du scrutin de 16 novembre proclamés par la Commission Électorale Nationale Indépendante ce samedi. « Madagascar doit rester un Etat de droit », peut-on par exemple lire sur les pancartes brandies par les manifestants. Ou encore, « Non aux élections corrompues ». Quoi qu'il en soit, ce rendez-vous du 9 décembre fera certainement du bruit, d'autant plus que le silence de la France par rapport à la situation à Madagascar est très critiquée par les partis de l'opposition et les parlementaires de l'Angaredona.