Sénégal: Ouverture du 9eme forum sur la paix et la sécurité - Macky tire sur la gouvernance mondiale

28 Novembre 2023

La 9ème édition du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique s'est ouverte hier, lundi 27 novembre au centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD). Devant 400 experts et membres de délégations venus de divers pays, en présence du Président Mauritanien, du Premier-ministre de Guinée Bissau et du représentant du ministre japonais des Affaires étrangères, le président Macky Sall a réitéré son plaidoyer pour une réforme de la gouvernance mondiale. Il s'est aussi prononcé sur la justice climatique pour fustiger la décision d'interdiction des financements extérieurs des sources d'énergies fossiles avant de plaider pour une synergie d'actions entre les états africains afin de favoriser le développement économique et social du continent.

La 9ème édition du forum sur la paix et la sécurité en Afrique a été une tribune pour le Président Macky Sall de réitérer les incohérences de la gouvernance économique mondiale pour les dénoncer avant de plaider pour un changement de paradigmes afin de permettre au continent de jouir de ses richesses et promouvoir son développement économique.

Le président Macky Sall a, dans son discours d'ouverture, relevé le paradoxe du continent africain dont les efforts de développement sont inhibés par les conditions de la gouvernance mondiale, mais aussi et surtout les facteurs internes liés à l'insécurité. « Le thème de cette 9e édition : L'Afrique des potentiels et des solutions face aux défis sécuritaires et à l'instabilité institutionnelle, met en lumière les contrastes de notre continent : une Afrique grande et riche, qui aspire à l'émergence, mais toujours en retard sur le processus de développement ; une Afrique qui progresse sur la voie de la démocratie, mais encore secouée par l'instabilité institutionnelle ; une Afrique engagée à faire taire les armes, mais toujours sous le feu ravageur des conflits et du terrorisme», a déclaré Macky Sall.

«L'Afrique est grande et riche : plus de 30 millions de km2, dont plus de 60% des terres arables non exploitées du monde ; d'importantes ressources en eau et hydrocarbures ; 85 à 95% des réserves de métaux du groupe du chrome et du platine ; 85% des réserves de phosphates ; 40% des réserves d'or. Et la liste n'est pas exhaustive. Assurément, l'Afrique est riche par son immense potentiel.

Mais les règles et pratiques de l'échange inégal contribuent à l'appauvrir », a relevé Macky Sall. Dans ce sens, il a préconisé la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU et des institutions de Brettons-Woods. Pour le chef de l'Etat sénégalais, ces institutions doivent être réformées parce que les conditions qui ont présidé à leurs créations, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, n'est pas le contexte de 2023. Pour lui, 75 ans après, les règles et méthodes de ces institutions financières doivent être adaptées au contexte nouveau.

« C'est pourquoi nous réclamons une gouvernance politique, économique et financière mondiale plus juste et plus équitable », a dit Macky Sall avant de lister les priorités dans ces réformes. En autres priorités, « il y a la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, et celle de l'architecture financière mondiale, y compris les Institutions de Brettons-Woods, afin que le système international, hérité de la seconde guerre mondiale, soit plus représentatif des réalités de son temps, la révision des règles de l'OCDE sur l'accès au crédit, la durée des délais de grâce et des périodes de remboursement ; ce qui permettrait de mobiliser des ressources plus conséquentes pour financer les besoins de développement, la lutte contre les pratiques fiscales anormales, notamment l'évasion fiscale et les congés fiscaux abusifs, pour que l'impôt soit dûment payé là où la richesse est créée, surtout s'agissant de l'industrie extractive», a-t-il plaidé.

A en croire le Chef de l'Etat sénégalais, la réforme pour une gouvernance mondiale plus juste et plus équitable, aiderait à l'émergence d'une Afrique des solutions, pour parler d'une Afrique qui compte davantage sur ses propres ressources pour financer ses efforts de développement et offrir de nouvelles opportunités de commerce et d'investissement à ses partenaires.

Macky Sall a, toutefois, souligné les efforts et les progrès réalisés dans ce domaine avec notamment «l'adoption par l'OCDE, en octobre 2021 de l'Accord historique sur un impôt minimum mondial de 15% afin de lutter contre l'érosion de la base d'imposition et le transfert de bénéfices par les multinationales ; l'adhésion de l'Afrique au G20 ; et la décision des instances du FMI d'octroyer au continent un 3ème siège au Conseil d'administration du Fonds». Mais, il en faut plus pour faciliter la réalisation des ambitions de développement de l'Afrique.

Et pour Macky Sall, les réformes entamées par l'OCDE et le FMI pourraient être renforcées par la réforme du Conseil de Sécurité et la mise en oeuvre du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète, qui comprend, entre autres, la réforme de l'architecture financière mondiale».

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.