Ile Maurice: Une augmentation de Rs 2 000 presque confirmée

28 Novembre 2023

Le revenu minimum devrait augmenter : attention il ne s'agit pas du salaire minimum dû par l'employeur, mais d'un revenu garanti, dont la différence avec le salaire est payée par la MRA, avec, notamment, la CSG (donc, les salariés qui y contribuent), sous certaines conditions de cotisation d'ailleurs. Pour cette nouvelle hausse, employeurs et État - donc contribuables - pourraient mettre la main à la poche.

Introduit en 2018 à Rs 9 000, le salaire minimum est ensuite passé à Rs 11 075 (Rs 10 875 pour les employés du secteur de l'exportation). Le salaire minimum est financé par l'employeur alors que le revenu minimal comprend le salaire en plus des allocations payées par le gouvernement pour soulager les employeurs. Ainsi, en 2022 ont été ajoutées Rs 1 000 provenant du fonds de la Contribution sociale généralisée (CSG Income Allowance) et, en juillet 2023, cette allocation a été revue à Rs 2 000, toujours financée par le fonds de la CSG. Le paiement de ces Rs 2 000 qui sont temporaires vient d'être étendu jusqu'à juin 2024.

À ces Rs 2 000 de top-up du gouvernement, Rs 1 425 sont payés aux employés par la Mauritius Revenue Author ity (MRA) (et Rs 2 125 aux employés du secteur de l'exportation). En tout donc, un employé au bas de l'échelle touche environ Rs 15 000 mensuellement, dont environ Rs 3 425 qui sont financées par la MRA et/ou la CSG.

Et maintenant ? Le gouvernement se propose d'augmenter le revenu minimum garanti (pas le salaire minimum) à Rs 17 000. D'où viendront ces Rs 2 000 à ajouter aux Rs 15 000 ? Selon nos informations, une partie sera financée par l'employeur et par l'État. D'après nos sources, l'employeur ne financera peut-être que moins de Rs 1 000, l'État mettant la main à la poche ou plutôt dans celle des contribuables et des travailleurs à travers la MRA ou le fonds CSG. Tout dépendra des «négociations» en cours, notamment sous l'égide du National Wage Consultative Council (NWCC) qui planche actuellement sur la compensation salariale en général.

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Selon notre source, les montants à être subventionnés par le gouvernement pour amener le revenu minimum garanti à Rs 17 000 ont déjà été discutés en privé. «Vous pensez bien. Des choses aussi importantes que ça ne peuvent être laissées aux fonctionnaires, représentants d'employeurs et syndicats !», lâche ironiquement une de nos sources. Toujours est-il que la décision du NWCC devra être ensuite entérinée par le Conseil des ministres ce vendredi ou au plus tard le 8 décembre. «Il s'agit de contrer la demande de l'opposition pour le bonus du 14e mois...» Et le fonds de la CSG qui est vide ? Pas de réponse.

«Rezilta lor rezilta»

Justement, le gouvernement envisage-t-il de légiférer sur le paiement du 14e mois, avonsnous demandé. «Je ne le crois pas», nous informe notre source. «Sinon, ce sera l'opposition qui en récoltera les bénéfices politiques en martelant 'rezilta lor rezilta'.» Cette demande de 14e mois est hautement politique, nous disent tous ceux que nous avons interrogés, et vise à embarrasser le gouvernement. Notre question dès lors : «Et le gouvernement, ne répondra-t-il pas 'politiquement' lui aussi ?» Explications : «On saura démontrer que la demande de 14e mois est démagogique et irresponsable. Et 'one-time'. Alors qu'un réajustement du salaire minimum et la compensation salariale sont plus durables et toucheront surtout ceux au bas de l'échelle.» Après tout, nous rappelle-t-on, le salaire minimum a été voté en 2016 mais implémenté en 2018. «C'est pour vous dire que c'est une tâche complexe. Le leader de l'opposition pense-t-il que cela puisse être fait en un claquement de doigts ?»

Est-ce que les entreprises ayant fait des superprofits seront elles aussi subventionnées pour financer l'augmentation du revenu minimum ? On ne le sait. On se rappelle cependant que le Wage Assistance Scheme (NdlR, pour faire face à l'arrêt d'activité durant la pandémie de Covid-19) versé n'a pas été remboursé par la majorité des entreprises bénéficiaires, dont des banques et compagnies d'assurances. Ce qui avait choqué Reza Uteem au Parlement.

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