Guinée: Le procès du massacre du 28-Septembre a repris avec le témoignage d'un ex-chef d'état-major général

En Guinée, le procès du massacre du 28 septembre 2009 - au moins 156 personnes tuées et 109 femmes violées - a repris son cours ce 28 novembre 2023 avec le témoignage d'Oumar Sanoh, qui était chef d'état-major général des forces armées à l'époque des faits. La veille, les avocats de la défense ont refusé de participer au débat, se plaignant de ne plus avoir accès à leurs clients, suite aux mesures de sécurité draconiennes instaurées à la maison centrale de Kaloum après sa spectaculaire attaque par un commando armé le 4 novembre.

En Guinée, le procès du massacre du 28 septembre 2009, qui avait fait plus de 150 morts et plus de 100 femmes violées lors d'un meeting de l'opposition réprimé dans le sang, a pu reprendre ce 28 novembre 2023. Les avocats de la défense ont accepté de participer à l'audience.

Restrictions levées

En grève la veille, ces derniers dénonçaient les mesures de sécurité draconiennes mises en place à la maison centrale de Kaloum après l'attaque du 4 novembre ; attaque d'un commando armé qui avait permis la libération de quatre accusés, d'ont l'un (Claude Pivi) est toujours en fuite. Des mesures qui les empêchaient d'avoir accès à leurs clients.

Le ministère de la Justice a décidé de lever ces restrictions. La parole est depuis ce mardi matin à celui qui était chef d'état-major général des forces armées à l'époque des faits, le général Oumar Sanoh, en qualité de témoin.

Peu après 10h, Oumar Sanoh s'est avancé vers la barre. Costume gris et cravate à damier violette, il a été interrogé par la défense. Des avocats qui ont opté pour l'attaque. Leur stratégie était claire : ils ont tenté d'inverser les rôles entre cet homme qui occupa de hautes fonctions à l'époque de la junte et leurs clients qui se trouvent aujourd'hui dans le box des accusés. Oumar Sanoh n'a pas été poursuivi dans le dossier et c'est cet élément que les conseils ont pointé du doigt les uns après les autres.

« Je ne peux pas nier ça »

L'ancien chef d'état-major général des armées s'est défendu. « On m'a dit que des militaires sont partis au stade, je ne peux pas nier ça, a-t-il affirmé, mais j'étais limité ».

Selon lui, une partie de l'armée échappait à son contrôle : la garde présidentielle relevait directement de la présidence. Un avocat s'est alors engouffré dans la brèche. « Donc, vous êtes dans votre bureau, la Guinée s'embrase, mais vous n'allez jamais agir », a-t-il lancé. « Vous n'avez pas pu sauver un citoyen ou arrêter une personne, poursuit-il. Est-ce que vous ne pensez pas, mon général, qu'avec votre inaction, vous méritez d'être poursuivi devant ce tribunal ? » Le président l'a interromptu : « Pour le moment, c'est un témoin. »

Pour rappel, la veille, l'audience n'a duré que 20 minutes, le temps pour les avocats d'expliquer les raisons de leur boycott du procès.

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