La scène diplomatique en Afrique centrale est marquée par le refus persistant de Paul Biya, président du Cameroun, de rencontrer le nouveau président du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a accédé au pouvoir suite à un coup d'État le 30 août 2023.
Depuis son accession à la présidence, Brice Clotaire Oligui Nguema a entrepris une série de visites auprès des chefs d'État de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), se rendant dans plusieurs pays, à l'exception notable de l'Angola. Sa récente visite en Guinée-Bissau et sa participation au sommet conjoint entre la Ligue arabe et l'Union Africaine en Arabie Saoudite soulignent son effort pour s'intégrer dans la sphère diplomatique régionale et internationale.
Cependant, malgré les sollicitations et tentatives de rapprochement entreprises par l'entourage de Brice Clotaire Oligui Nguema, Paul Biya persiste dans son refus de le recevoir. Cette position de Paul Biya découle d'une profonde animosité envers le président gabonais.
Selon les observateurs du Palais présidentiel camerounais, Paul Biya voit en Brice Clotaire Oligui Nguema l'incarnation de ce qu'il rejette profondément. Le nouveau chef d'État, adopté par la famille Bongo, aurait trahi selon lui en prenant part au renversement du fils de l'homme qui a joué un rôle crucial dans sa vie. Feu Omar Bongo, avant sa disparition, avait confié son fils Ali Bongo à Paul Biya, qui avait oeuvré pour soutenir Ali Bongo en 2008, lors d'une élection contestée au Gabon.
Les récents événements au Gabon, notamment la séquestration d'Ali Bongo et les difficultés rencontrées par sa famille, ont profondément affecté Paul Biya. Les humiliations subies par la famille Bongo ont renforcé la méfiance du président camerounais, craignant que des situations similaires puissent survenir pour les siens après son départ du pouvoir.
Cette situation reflète un différend personnel et politique majeur entre les deux dirigeants, qui pour l'instant, maintient fermée la porte à une rencontre avec Brice Clotaire Oligui Nguema, malgré les enjeux diplomatiques régionaux et les tentatives de normalisation des relations entre les deux pays.