La période pré-électorale qui a précédé le scrutin présidentiel du 16 novembre dernier a été aussi marquée par des turbulences au sein de l'armée. Des actes de rébellion militaire et de déstabilisation ont été observés.
Deux colonels de l'armée ont été appréhendés dans le cadre de ces troubles et ont été traduits devant la justice. Les charges qui pèsent sur eux incluent l'atteinte à l'ordre public, la tentative de rébellion militaire et la déstabilisation.
Selon les déclarations de la procureure de la République du tribunal de première instance d'Antananarivo, Narindra Rakotoniaina, les deux suspects ont initialement reconnu les faits qui leur sont reprochés, mais ont choisi de les nier devant les juges d'instruction.
Tension politique
Ils auraient mené des tractations auprès de quelques camps militaires pour inciter des frères d'armes à la rébellion. Un cas qui rappelle ceux du 17 mars 2009 au Capsat, du mai 2010 aux FIGN à Fort-Duchesne et du novembre 2010 à la Bani Ivato. Mais, cette fois-ci, les coups montés sont vite matés.
Les deux officiers, désormais écroués à la prison de Tsiafahy, attendent, en effet, leur procès qui est prévu pour le 16 janvier prochain. L'audience promet d'être révélatrice des coulisses qui ont motivé les deux colonels à agir ainsi dans un contexte où la tension politique a beaucoup tenu en haleine le gouvernement.
Ancien ministre de la défense
Peu d'information s'infiltre, pourtant, de cette affaire. Sauf que les deux officiers ont déjà occupés des postes importants dans la chaine de commandement de l'armée. On sait également que l'un d'eux est connu comme un proche d'un ancien ministre de la défense nationale.
Cette connexion suscite des questions sur les liens entre les dissidents au sein de l'armée et les acteurs politiques influents. Les autorités judiciaires enquêtent activement sur cette relation et sur la possibilité d'une influence extérieure sur les troubles au sein de l'armée.