La mission d'observation de l'Union européenne n'a toujours pas toutes les autorisations pour utiliser son matériel de communication en RDC. La situation devient critique, selon certaines chancelleries européennes, eu égard aux délais relativement serrés et aux nombreuses opérations à couvrir par la mission. Des discussions seraient en cours et un retrait de la mission n'est pas exclu.
Plusieurs sources diplomatiques européennes confirment que des discussions sont en cours : « Rien n'est acté dans un sens comme dans l'autre, mais il y a un gros soucis », confie même un diplomate en poste à Kinshasa. Ce sont des échanges entre Kinshasa et Bruxelles qui doivent donc décider de l'avenir de la mission d'observation de l'Union européenne, explique notre envoyée spéciale à Kinshasa, Paulina Zidi.
Au coeur du blocage, le déploiement du matériel de communication, notamment des téléphones satellitaires, alors que les premières équipes de la mission devaient se déployer dans le pays. Arrivés le 17 novembre, une quarantaine d'observateurs de long terme ont passé quelques jours dans la capitale en formation. Ils devaient ensuite se rendre dans 17 des 26 provinces du pays. Et le jour du vote, c'est près d'une centaine de personnes que l'UE doit avoir sur le terrain.
Le gouvernement congolais affirme avoir été informé tardivement
La journée de mardi était perçue comme une date butoir par certaines chancelleries européennes, pour lesquelles au-delà de cette échéance, la mission pourrait difficilement être mise en place. Malgré ces préoccupations, les autorités congolaises adoptent une posture plus pondérée, rapporte notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi.
Peter Kazadi, vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, a fait savoir à RFI qu'il n'avait été saisi de la situation que lundi. Ce même jour, il a eu des échanges avec des membres de la délégation de l'Union européenne ainsi qu'avec certains observateurs. Selon lui, les détails concernant les équipements en question n'ont été transmis que lundi, précisant que les spécifications de ces matériels devaient être connues et validées par les services congolais. Il a annoncé une nouvelle réunion de travail sur le sujet ce mercredi. « Il s'agit d'une question de responsabilité, de souveraineté et surtout de sécurité pour tout le monde », a aussi confié une source à la présidence de la République.
La décision sur l'avenir de cette mission devrait être annoncée rapidement. Une déclaration officielle qui ne devrait pas venir des équipes à Kinshasa, mais du bureau de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.