Madagascar: Naissances non déclarées - 2,5 millions d'enfants en situation de « mort civile » à Madagascar

Il y a 5 ans encore, 63% des enfants de moins de 5 ans n'ont pas été enregistrés à la naissance.

Autrement dit, 37% des enfants de cette tranche d'âge n'ont pas d'acte de naissance, les rendant invisibles et les privant de tous leurs droits.

Tout enfant doit être inscrit sur le registre des naissances immédiatement après sa naissance, stipule la Convention relative aux droits de l'enfant.

La réalité est tout autre à Madagascar, dans la mesure où plus du tiers des enfants âgés de moins de 5 ans dans le pays n'ont pas été enregistrés à la naissance.

En effet, 63% des enfants dans cette tranche d'âge, n'ont pas d'acte de naissance. Cela représente environ 2,5 millions d'enfants.

La situation justifie la multiplication des projets ou opérations « copie » (d'acte de naissance) au profit des enfants - mais également des adultes - par la tenue d'audiences en vue d'obtenir par jugements supplétifs, une ordonnance du tribunal demandant l'enregistrement, de façon rétroactive, les personnes bénéficiaires et de voir ainsi leur existence officialisée par l'obtention d'un acte de naissance.

C'était le cas tout récemment pour plus de 1350 enfants dans la commune urbaine d'Antananarivo.

Dans diverses localités et régions de l'île, des démarches similaires sont régulièrement menées au profit des enfants et des adultes n'ayant jamais été enregistrés sur le registre d'état civil.

Obstacles

L'enregistrement des naissances est essentiel pour assurer une existence légale aux individus, et la reconnaissance de leurs droits, notamment l'identité, la nationalité, l'éducation, la protection sociale, le droit de vote.

A Madagascar, les causes de la non déclaration de naissance sont multiples.

Outre la méconnaissance de l'importance de cette démarche de déclarer la naissance d'un nouveau-né, faisant que les parents la négligent, la méconnaissance des démarches à suivre et l'éloignement des bureaux de la commune pour effectuer la déclaration, constituent des obstacles à l'enregistrement des naissances.

La situation de la mère, lorsqu'elle assume seule la naissance de l'enfant, ainsi que les accouchements hors des établissements de santé, ont également un impact sur ce volet de la non-déclaration des naissances.

Pour éradiquer le phénomène, les interventions de divers organismes voulant apporter leur appui, consistent entre autres à apporter des soutiens dans le domaine de l'amélioration de l'accessibilité des services d'état civil ; en matière de sensibilisation des populations et d'accompagnement des parents ou mères célibataires dans la démarche de déclaration de naissance, et enfin, en organisant des opérations « copie » via les jugements supplétifs.

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