Addis-Abeba, le — :- Les Nations Unies et l'Union africaine ont renforcé leur partenariat à la suite de la conclusion de leur 7ème dialogue de haut niveau à New York.
Lors de la réunion tenue hier, le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, et le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, ont signé un accord-cadre sur les droits de l'homme, qui fait suite à un accord précédent sur la paix et la sécurité et à un autre sur le développement.
S'adressant ensuite aux journalistes, ils ont souligné la nécessité de réformer l'architecture financière mondiale pour refléter les réalités actuelles.
« Ce dont l'Afrique a avant tout besoin, c'est de justice dans les relations internationales, car l'Afrique a été victime des injustices structurelles de nos relations internationales », a dévoilé António Guterres.
Abordant leurs discussions, Moussa Faki a commencé par se concentrer sur la paix et la sécurité indiquant que l'Afrique traverse une « période difficile » car elle est devenue « un refuge pour le terrorisme et l'extrémisme », affectant de nombreuses régions et alors que certaines opérations de maintien de la paix de l'UA se retirent.
Il a souligné que le financement du développement et de la paix était essentiel, tout comme la réforme des institutions financières mondiales.
Il a indiqué que les deux dirigeants participeront à la conférence sur le climat COP28 qui s'ouvre demain à Dubaï et qui doit aussi être l'occasion de plaider en faveur de l'Afrique "qui est gravement impactée par les effets du changement climatique même si elle pollue très peu".
"La transition vers l'énergie verte doit être équitable étant donné que quelque 600 millions de personnes sur tout le continent n'ont toujours pas accès à l'électricité" a-t-il révélé.
Guterres a souligné que l'Afrique reste une priorité clé de l'ONU, soulignant l'importance de travailler avec l'UA « sur la base du principe de solutions menées par l'Afrique aux problèmes africains ».
Il a déclaré que le continent a été « la double victime de l'injustice » liée au colonialisme et à l'esclavage dans le passé et aux relations de pouvoir financières et économiques aujourd'hui.
« Il est très important d'apporter une double réponse à ces problèmes de paix et de sécurité. Tout d'abord, reconnaître que les missions de maintien de la paix n'ont aucun sens là où il n'y a pas de paix à maintenir », a ajouté António Guterres.
Il a appelé à des opérations d'imposition de la paix et de lutte contre le terrorisme en Afrique, dirigées par l'UA et mandatées par le Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi qu'à des contributions obligatoires nécessaires pour financer ces missions.
Le chef de l'ONU a également souligné la nécessité de mobiliser la communauté internationale pour s'attaquer aux causes économiques et sociales profondes des conflits. "Et c'est pourquoi nous tenons tant à réformer les institutions financières internationales afin de garantir qu'elles correspondent à l'économie d'aujourd'hui et non à celle d'après la Seconde Guerre mondiale", a-t-il réitéré.