Une Bangladaise de 37 ans, employée au sein de la Compagnie mauricienne de textile Ltée (CMT), est dans un état sérieux à l'hôpital Victoria, Candos, après que son copain a tenté de lui trancher la gorge au couteau dans la soirée de dimanche. Elle se trouvait dans le dortoir des femmes à l'usine CMT au moment des faits.
Nous avons pu visionner la vidéo et avons constaté le degré de violence avec laquelle il s'en est pris à elle. Nous y voyons la travailleuse étrangère gisant sur le sol et l'agresseur lui assénant plusieurs coups au niveau du cou à l'aide d'un gros couteau. Une autre travailleuse étrangère y est aussi vue, alors qu'elle ouvre la porte après qu'elle a entendu les cris de la victime. En voyant cette scène, elle accourt pour chercher de l'aide.
Après avoir commis son forfait, le suspect a pris la fuite. Comme la Bangladaise est dans un état sérieux, elle n'a pu donner sa version des faits. Après que la police de Phoenix a ouvert une enquête sur cette agression sauvage, elle a eu comme information que l'agresseur avait été aidé par une des travailleuses du dortoir des femmes. Cette dernière a été arrêtée et détenue comme complice. La police est toujours à la recherche du suspect et selon nos informations, ce dernier est en situation illégale à Maurice depuis quelque temps.
«Il faut revoir la sécurité de ces travailleuses»
Nous nous sommes entretenus avec Faizal Ally Beegun, syndicaliste qui représente les intérêts des travailleurs étrangers à Maurice, et il nous a livré son point de vue sur ce drame. «Je suis attristé par l'agression terrible de cette jeune femme. Ce que j'ai appris, c'est qu'il a agressé sa copine. Mais le fond de l'histoire reste inconnu. S'il y a une femme comme complice dans cette affaire, la situation est grave car ces étrangères ne sont pas en sécurité, même dans un dortoir pour femmes.»
Selon les informations qu'il a reçues, le suspect a escaladé le mur pour entrer dans le dortoir. «Le gardien ne l'a pas vu et ce dernier a mis du temps pour venir en aide à la victime.Je demande à la police de visionner les caméras qui se trouvent sur les lieux de l'agression pour comprendre comment l'homme a pu pénétrer le lieu et comment il est sorti, afin qu'ils puissent comprendre les faits.» Il se demande comment la sécurité a pu être déjouée dans un dortoir de la CMT, où elle est primordiale.
«Je travaille avec ce groupe depuis plusieurs années. Je suis choqué que cet individu ait pu se frayer un chemin à l'intérieur.»
Faizal Ally Beegun lance un appel aux personnes dans les départements des ambassades concernées qui s'occupent des travailleurs étrangers de sortir de leur bureau. «Il est temps de bouger et d'effectuer des visites dans les dortoirs pour parler à ses travailleurs étrangers qu'ils soient malgaches, indiens, bangladais, népalais ou chinois. Il faut leur dire comment se comporter dans un pays qui n'est pas le leur. Je me pose des questions sur le fait qu'alors qu'ils savent bien que Maurice est un pays où la loi n'est pas aussi sévère que dans leur pays, ils se permettent d'agir ainsi. Nous n'en sommes pas à notre premier cas avec ces travailleurs.Je pense qu'au fil des années, ils comprennent les informations à la radio, que se soient en hindi, en créole ou anglais. Ils savent qu'à Maurice, la loi est 'relaxée'. Donc, ils se permettent de commettre des délits.»
Le syndicaliste demande aussi à la compagnie de trouver des solutions pour qu'il y ait des gardiens de sécurité en nombre pour veiller sur ces étrangères. «Ces femmes ont sacrifié leur vie de famille, quitté leurs enfants et ont contracté des emprunts pour être à Maurice pour un meilleur avenir. Donc, il faut les protéger.»
Du côté du ministère du Travail, la Migrant Unit a ouvert une enquête concernant cette affaire et des officiers ont été envoyés sur place pour un compte rendu.
Autre cas
Une Bangladais de 33 ans avait été admise à l'hôpital sir Seewoosagur Ramgoolam, à Pamplemousses, en juillet, après avoir été victime d'une attaque violente à l'arme blanche. Son agresseur ne serait nul autre que son époux, de qui elle s'était séparée il y a un an. L'agresseur a été arrêté quelques heures après. Il a été placé en détention et a comparu en cour sous une charge de tentative de meurtre. Le couple, qui était à Maurice pour travailler, est séparé depuis un an. Jahangir Alam, un ouvrier de 35 ans habitant Cap-Malheureux, supportait mal cette séparation. Il a tout tenté pour que son épouse, employée chez Princes Tuna, revienne auprès de lui. Mais selon les informations, cette dernière avait déjà pris sa décision. Après avoir planifié son coup, le trentenaire l'a mis à exécution. Il s'est caché dans un buisson à côté du dortoir de son épouse et a attendu qu'elle sorte pour l'attaquer.