Afrique: COP28 - La voix unifiée des leaders africains doit donner la priorité aux droits humains et à la justice climatique

En compagnie de la Première dame, Marième Sall, le Président @macky_sall s'est rendu à Dubaï aujourd'hui pour participer au segment de haut niveau de la 28e Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) qui aura lieu les 1er et 2 décembre.
communiqué de presse

Les leaders africains qui participent cette année à la Conférence des parties (COP28) de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) doivent éviter les erreurs faites lors du premier Sommet africain sur le climat, à l'issue duquel ils ont adopté la Déclaration de Nairobi sur le changement climatique et l'Appel à l'action (Déclaration de Nairobi) qui, sous de nombreux aspects, n'accorde pas véritablement la priorité aux droits humains et à la justice climatique pour le continent, a déclaré Amnesty International le 29 novembre 2023.

« Si la Déclaration de Nairobi est une voix unifiée visant à relever les défis climatiques de l'Afrique, certaines de ses propositions ne combattent pas effectivement les émissions qui génèrent le changement climatique et ne fournissent pas un soutien adéquat à ceux qui subissent les répercussions du réchauffement », a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe à Amnesty International.

Si la Déclaration de Nairobi est une voix unifiée visant à relever les défis climatiques de l'Afrique, certaines de ses propositions ne combattent pas effectivement les émissions qui génèrent le changement climatique et ne fournissent pas un soutien adéquat à ceux qui subissent les répercussions du réchauffementTigere Chagutah, directeur régional pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe à Amnesty International

La Déclaration de Nairobi met en évidence la nécessité d'entreprendre des réformes financières mondiales et d'accélérer la mise en route du Fonds pour les pertes et dommages mis sur pied lors de la COP27. Ce Fonds vise à permettre aux États d'accéder aux ressources pour les aider à se relever après des catastrophes liées au climat - sécheresses, cyclones et inondations notamment.

« L'intensité croissante des épisodes de sécheresse et d'inondation, ainsi que la montée du niveau des océans, se traduisent par des violations massives des droits humains sur le continent. Malgré cela, les leaders africains n'ont pas ancré fermement la Déclaration de Nairobi sur les principes des droits humains, en vue de réaliser et de protéger ces droits alors que le climat change », a déclaré Samira Daoud, directrice pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale à Amnesty International.

L'intensité croissante des épisodes de sécheresse et d'inondation, ainsi que la montée du niveau des océans, se traduisent par des violations massives des droits humains sur le continent. Malgré cela, les leaders africains n'ont pas ancré fermement la Déclaration de Nairobi sur les principes des droits humains, en vue de réaliser et de protéger ces droits alors que le climat changeSamira Daoud, directrice pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale à Amnesty International

Certaines propositions de la Déclaration de Nairobi, par exemple liées aux marchés du carbone, ont par le passé débouché sur des répercussions négatives pour les communautés vulnérables. Les marchés du carbone donnent lieu à de graves violations des droits humains, notamment à des cas d'expulsions forcées en Afrique, lorsque des habitants sont déplacés pour laisser place à des projets de compensation carbone, comme les initiatives de reboisement ou de boisement sur leurs terres.

« Amnesty International prie instamment les dirigeants africains qui participent à la COP28 à Dubaï de veiller à ce que le Fonds pour les pertes et dommages soit centré sur la protection des droits humains. En se focalisant sur le commerce du carbone, la charge de la réduction des émissions de CO2 est basculée sur les pays africains, lors même que les pays développés portent la plus grande part de responsabilité pour la crise climatique », a déclaré Tigere Chagutah.

Lors de ce Sommet, les dirigeant·e·s africains doivent également plaider pour des subventions plutôt que des prêts, afin de réduire le fardeau de la dette sur le continent et de faciliter la réponse des pays africains à la crise climatique.

La proposition d'une taxe mondiale sur la pollution carbone manque de clarté quant à son fonctionnement dans la pratique, ce qui est susceptible de nuire aux simples citoyens en créant des défis supplémentaires pour les groupes les plus vulnérables en Afrique. Une telle taxe pourrait avoir un impact disproportionné sur des groupes économiquement défavorisés en augmentant le coût des produits de première nécessité tels que l'énergie et la nourriture.

« Lors de la COP28, les dirigeants africains doivent demander que les pays développés respectent les engagements auxquels ils ont déjà souscrits, comme les déficits antérieurs, et augmentent nettement leurs contributions au financement de la lutte contre le changement climatique. Ils doivent promouvoir les cadres d'une transition énergétique juste et réclamer des technologies respectueuses de l'environnement qui accordent la priorité aux droits des communautés rurales et des populations urbaines défavorisées », a déclaré Tigere Chagutah.

Complément d'information

Du 4 au 6 septembre 2023, les leaders africains se sont réunis à Nairobi, au Kenya, pour le premier Sommet africain sur le climat. Les participants à ce sommet ont rédigé la Déclaration de Nairobi, qui représente la voix unifiée du continent en amont de la COP28.

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