À la veille de la proclamation des résultats de la présidentielle, les forces armées se montrent fermes.
La Grande muette devient de plus en plus bavarde
48 heures avant la proclamation officielle des résultats définitifs de la présidentielle par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), les forces armées sont de nouveau montées au créneau.
Les hauts responsables de l'Emmo-Nat révèlent, hier à Andrefan'ambohijanahary, que « beaucoup de bruits qui circulent sur les pressions subies par la HCC. Cela vient de toutes les tendances : des organisations de la société civile, des hommes politiques, des responsables des forces de l'ordre à la retraite ou qui sont même encore en activité, osent exercer ces pressions », a soutenu le général William Michel Andriamasimanana, Sous-Chef d'État-Major en charge de la Chaîne Organique.
Pour le régime
En tout cas, depuis le début du processus électoral, l'Institution d'Ambohidahy se trouve au centre de toutes les critiques.
Ses différentes décisions ont même amené les partis de l'opposition à demander sa dissolution.
Depuis la réunion des 4 leaders de l'opposition à Ambohimanambola, au mois de mars, l'opposition a du mal à avoir confiance aux membres de la HCC.
« La HCC est pour le régime », a d'ailleurs indiqué Roland Ratsiraka en marge de cette réunion à laquelle il a participé par visioconférence.
8 mois après, on voit mal comment les partis d'opposition, ligués depuis au sein du Collectif des candidats, peuvent accepter les résultats électoraux proclamés par une Institution qu'ils ont discréditée durant près de deux mois.
Outre les forces politiques, la société civile et d'autres organisations ont également dénoncé certaines décisions de la HCC.
Pas plus tard que ce mardi, les Raiamandreny Ara-drazana Mijoro se sont même déplacés à Ambohidahy, où des éléments des forces de l'ordre ont été présents massivement, pour remettre une résolution dans laquelle ils indiquent ne pas reconnaître les résultats électoraux.
Président élu
« Nous attendons les résultats proclamés par la Haute Cour constitutionnelle (HCC) (...) Ce sont les idées qui s'affrontent mais les Malgaches ne connaissent qu'un seul président élu : celui proclamé par la HCC, accepté par les forces armées », a poursuivi le général William Michel Andriamasimanana.
Comme tous les états-majors politiques, les forces armées attendent avec intérêt ce qui se produira ce vendredi et les jours suivant la proclamation officielle des résultats définitifs de la présidentielle.
L'EMMO-Nat a d'ailleurs adressé une directive « ferme » aux différents responsables des forces de l'ordre.
«Seule une autorisation émanant du commandant de la Gendarmerie nationale, du chef d'Etat-major de l'Armée, et du directeur général de la police nationale permet à tous les responsables opérant dans le maintien de l'ordre de prendre la parole », a soutenu le général William Michel Andriamasimanana, avant de terminer qu'« évidemment, cela doit avoir obtenu l'aval des ministres responsables de chaque entité ».